Aller au contenu

Anticyclones Mobiles Polaires


anecdote

Recommended Posts

J'ai lu avec intérêt les messages de Jean-Louis et co situés plus bas.

Moi aussi je suis de très près l'évolution de la circulation atmosphérique. Je collectionne les cartes isobariques de surface depuis 1994. Le site <www.wetterzentrale.de> est une mine de ces cartes (mais sans les fronts) et j'en ai dévoré afin d'étudier la circulation passée, en particulier celle des années 1960 que certains d'entre vous évoquez. J'ai constaté visuellement que la décennie 60 était marquée par de fréquents vagues de fraicheur ou de froid en toutes saisons, contrairement aux années 90. Mais si ceci s'applique bien à la France, il n'en est pas de meme pour le centre de l'Atlantique nord jusqu'au sud du Groënland (qui s'est refroidi de 1,3°C ces 40 dernières années). En effet, ces dernières régions sont beaucoup moins souvent gagnées par l'air tropical qu'avant. Tout ceci s'exprime par une augmentation de l'indice NAO. L'augmentation du nombre et de l'intensité des dépressions atlantiques (ayant en particulier un effet radoucissant sur l'Europe occidentale) se vérifie ainsi sur les 40 dernières années. La théorie des anticyclones mobiles polaires (AMP) élaborée par le professeur Marcel Leroux du CNRS de Lyon depuis une vingtaine d'années explique bien cette tendance : le refroidissement de surface sur l'Arctique occidental ces dernières décennies fait augmenter le nombre et l'intensité des descentes d'air froid sur le nord-est de l'Amérique du nord, ( chaque descente étant comparable à l'injection d'un fluide dense dans un autre qui l'est moins), puis sur l'Atlantique nord.

<www.univ-lyon3.fr/LCRE/climato/amp.htm>

Cette évolution récente du temps n'est pas évoquée par Météo-France ; en effet, pour l'étude climatologique, Météo-France ne considère que la direction du vent sur notre pays alors que la rigueur scientifique nécessite de retracer la trajectoire complète de l'air qui vient jusque chez nous. Ainsi, un flux de nord-ouest peut véhiculer de l'air froid issu en droite ligne du Groënland comme il peut véhiculer un air issu d'Amérique du nord qui a longuement voyagé sur l'océan et qui s'est de ce fait déjà bien radouci en surface...

Par ailleurs, le "réchauffement planétaire" actuellement proclamé plus que démontré n'intègre pas (du moins à ma connaissance) l'évolution de la température des eaux océaniques. En effet, supposez une masse M d'air froid issue du pôle : si celle-ci déferle sur le continent, les températures négatives, parfois fortes, vont s'en suivre. Mais si elle descend au contraire sur l'océan, on ne trouvera pas de -10°C en surface, loin de là, du fait des échanges thermiques eau-air. Un indice NAO plus faible, qui traduit un affaiblissement du flux océanique sur l'Europe, cad (en remontant la chaine de causalité) des descentes d'air froid plus fréquentes sur l'Europe via la Scandinavie et moins fréquentes via l'Amérique du nord-est), fait donc circuler le flux tropical en plein océan vers le nord (en général jusqu'aux côtes du Groënland).

Voyez que dans ce contexte, il faudrait faire des recherches approfondies susceptibles d'apporter des réponses au refroidissement de surface récent de l'Arctique occidental, tendance qui n'est pas prévue par les modèles !

Lien vers le commentaire
Share on other sites

Votre conversation relative aux masses d'air qui s'écoulent sur les faces orientales des anticyclones dynamiques m'intéressent beaucoup, aussi voudrais-je faire la distinction fondamentale entre les trajectoires maritimes et les trajectoires continentales l'hiver .

Les deux s'écoulent sous l'air "chaud" de l'anticyclone d'altitude ( le Kd ), mais les premières subissent la convection océanique sous une épaisseur de plus en plus grande à mesure qu'elles descendent sur un océan de plus en plus chaud, jusqu'à intéresser toute la troposphère . La tempé au sol est bien tempérée par les apports caloriques de l'océan.

Les deuxièmes dans leur trajectoire continentale sur des sols souvent enneigés s'appauvrissent considérablement en énergie pour se transformer en "radiatif", ce qui conduit à des températures au sol atrocement basses . C'est ce qui nous attend dans les prochains jours, nuit après nuit, devrais-je dire. Plus à l'est où l'air convectif circule encore rapidement, il n'a pas le temps de se "radiativer"(excusez le néologisme) mais non plus de se réchauffer . Il restera à pseudos négatives pour donner des averses de neige sur l'Europe centrale et la Russie quand nos côtes atlantiques connaîtront des traines d'W avec averses de pluie , au pire avec des giboulées de grésil au coeur de l'hiver.

La face orientale de l'anticyclone continental présente l'originalité de superposer à l'anticyclone thermique dû au radiatif de basses couches l'anticyclone dynamique à VII ou X en pseudos, à tropopause rela tivement élevée, d'où des pressions au sol spectaculaires ( 1040 ) couramment .

Amitiés météorologiques et au 9 janvier en principe.C.LEFEVRE.

Lien vers le commentaire
Share on other sites

Oui merci à eux de tels exposés qui ne peuvent être que passionnants.

 

Justement, je suis entrain de "plancher" sur le livre de Leroux et les AMP.

Ci-dessous un lien direct concernant l'Oscillation de l'Atlantique Nord.

Clair, illustré et bien fait pour se faire une petite idée.

 

L'oscillation positive actuelle correspond assez bien en effet au réchauffement constaté ces dernières années avec déviation du flux perturé vers le nord est.

Par contre lorsqu'il est dit dans ces considérations de NAO positive: "Dans ces conditions, les vents d'ouest à sud-ouest entre les deux systèmes sont relativement forts : tempêtes et coups de vent sont plus fréquents et plus violents sur l'Europe septentrionale, affectant également la moitié nord de la France (indiqué par MORE STORMS sur la carte [en gros entre Islande, mer du Nord et mer de Norvège] ) fin du texte" je ne suis pas trop d'accord et de nombreux observateurs le confirment: Les tempêtes même ordinaires seraient en régression sur l'Europe de l'ouest et du nord ouest.

 

Certes on constate facilement maintenant sur les cartes cette "déviation de rail de perturbations" qui prennent l'orientation grosso modo 40° W 40° N vers 20° E à 60° ou 70° N en situation extrême.

Cet axe correspond en effet à la NAO positive mais les dépressions, si elles semblent aussi nombreuses qu'autrefois n'en paraissent pas plus creuses pour autant. Quels sont les fréquences de retour actuelles des tempêtes sur cet axe ou en Atlantique nord est ?

 

http://www.ifremer.fr/lpo/thuck/nao/nao.html

 

A suivre... wink.gif

Lien vers le commentaire
Share on other sites

bonjour à tous,

Tout dabord un grand merci à vous tous pour avoir pu retenir une date qui puisse me convenir. Je vais pouvoir enfin à mon tour vous rencontrer en chair et en os.

 

Je suis également content que l'on puisse évoquer librement le contenu du livre de Marcel Leroux " La dynamique du temps et du climat" sans se faire taper sur les doigts.

Je suis également en train de lire ce livre sur la théorie des A M P depuis quelques mois déja. J'essaie d'ailleurs de localiser les fameux AMP pour comprendre le fonctionnement de cette théorie. Ce livre m'a été recommandé par un ancien "Météo" à la retraite que j'ai eu l'occasion de rencontrer à l'ile de Ré un week-end.

 

Merci à vous tous pour ces nombreuses explications.

 

A bientot à Toulouse

 

Amitiés Météorologiques

 

Laurent Violet

Lien vers le commentaire
Share on other sites

Concernant le calcul de la moyenne de température de la planète, j'ajouterai ceci :

ne faut-il pas tenir compte du vent ? En effet, vous connaissez surement l'indice windchill qui montre qu'il fait une température plus basse ressentie que sous abri à cause du vent (par exemple par puissant flux de nord hier, il faisait quand meme 2°C en Allemagne sous abri, ensuite la température va plonger le vent se calmant).

Plus largement, ne faut-il pas faire plutot un calcul de l'énergie moyenne globale de l'atmosphère terrestre, en tenant compte de la chaleur propre, de l'énergie cinétique, de l'énergie potentielle, etc , sur le système {air + eau} (le sol ayant une très faible inertie) ? Ne serait-ce pas plus rigoureux sur le plan physique ?

Lien vers le commentaire
Share on other sites

Probablement que si. Une seule température ne veut pas dire grand chose. Mais vu l'ampleur de la tâche !

Un hic toutefois, les paramètres fins que vous évoquez issus parfois de nouvelles notions (windchill) et intimement liés à au transport et à la transformation des énergies sont en fait mésurés depuis peu. Les comparaisons avec des valeurs anciennes autres que les simples températures seront difficiles.

 

J'imagine que maintenant ces divers paramètres sont intégrés en climatologie et en modélisation et qu'il seront ainsi mieux surveillés.

Lien vers le commentaire
Share on other sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Reply to this topic...

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×
×
  • Créer...