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Anniversaire Janvier 1985 Janvier 2015


Jean-Louis

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Bonsoir à tous,


 


Janvier 1985 Janvier 2015; ça fait exactement 30 ans que nous n'avons pas connu d'épisode hivernal similaire. Cette vague de froid, au coeur d'un hiver modéré, avait duré environ environ deux semaines, du 3 au 17 janvier mais elle n'était pas arrivée au niveau du terrible mois de février 1956 qui détient le record du siècle dernier.


En nord Toulousain, au plus froid de cette période, le mercredi 16 janvier, j'ai pu mesurer en mini -18°2 sous abri (-18°6 à Tse Blagnac) et - 6° en maxi (- 6°8 à Tse Blagnac), j'avais déjà noté – 17°4 le matin du mercredi 9 janvier.


Après 13 jours largement négatifs du matin au soir il aura fallu attendre le 17 janvier pour avoir ce jour là un maximum de+ 3°5 après les -14° du matin.


Le flux de Nord à Est glacé rapidement mis en place début janvier était d'abord d'origine polaire maritime devenant assez rapidement polaire continental d'où les faibles hauteurs de neige sur le Toulousain avec 5 à 6 cm au plus épais. Il avait surtout neigé en région PACA à proximité de la dépression persistante en Méditerranée mais les retours d'est relatifs n'arrivaient pratiquement pas sur Midi Pyrénées


 


Tous les cours d'eau, la Garonne, le canal du Midi, l'Hers mort étaient pris par la glace sur de fortes épaisseurs.


       J'ai pu traverser plusieurs fois à pied le bassin du Port St Sauveur ( Canal du Midi) à Toulouse.  


       D'ailleurs les bateliers cassaient une épaisseur 20 cm de glace à la hache autour de leurs 


       péniches immobilisées pour éviter le broyage de la coque.


Je me souviens aussi des étudiants de Rangueil qui rejoignaient le centre ville en patin à glace sur ce même canal du Midi


En poste à l'époque dans un service de l'état chargé du réseau routier et autoroutier, on m'avait confié la veille météo de même que les prévisions et les mesures de température dans le sol dans le cadre de la gestion des barrières de dégel qui avaient été mises en oeuvre en quantités. Ce n'était pas simple !


 


Je vous propose ci-dessous le texte de Météoconsult qui résume assez bien cet épisode:


 


A partir du 4 janvier 1985, un froid polaire touche la France et une grande partie de l’Europe. Cette vague de froid dure alors 2 semaines et est comparable dans son intensité à celle de février 1956. Elle résulte de la mise en place d’une situation météorologique particulière.


Un anticyclone se positionne entre Islande, nord des îles britanniques et Scandinavie début janvier faisant barrage aux flux d’ouest apportant en temps normal de la douceur. Dans le même temps, des dépressions se creusent en Méditerranée aboutissant à la mise en place d’un flux d’est ininterrompu entre la Russie et la France, ce que les météorologues appellent parfois le Moscou-Paris. Dès lors, les températures sont glaciales  sur toute la France, et cette situation perdure environ 2 semaines avant un redoux lié au retrait de l’anticyclone «scandinave».


 


Températures glaciales...


Sur une grande partie du pays, le gel est ininterrompu durant toute la durée de la vague de froid, avec des maximales parfois inférieures à -15°C. Sur l’ensemble de l’évènement, on relève des minimales de -41°C à Mouthe dans le Doubs (record non officiel), -25°C à Luxeuil-les-Bains (70), -25°C à Nevers (58) ou encore -22°C à Reims (51). De nombreux records mensuels de températures minimales sont battus à l’occasion de cette vague de froid, celles-ci étant amplifiées par une couche de neige au sol sur la plupart des régions.


A Paris, il s’agit du mois de janvier le plus froid depuis au moins 1838, la température atteint -13,9°C le matin du 17 janvier, alors que la veille la maximale fut de -10°C. Il faut remonter à février 1956 pour retrouver de telles températures dans la capitale.


                                                                    


...et chutes de neige historques sur la cote d'azur


Dans le sud du pays aussi le froid est très marquant, avec un record sur la station de Nice par exemple, de -7,2°C le matin du 9. La veille, aucun dégel n’avait eu lieu (-2,3°c de maximum), et ce sont surtout les chutes de neige sur la côte d’azur qui ont été exceptionnelles. On releva alors 38 cm sur la promenade des anglais, là aussi il s’agit d’un record.


 


Conséquences catastrophiques


Les conséquences de cette vague de froid ont été nombreuses, à commencer par la surmortalité liée au froid et la neige qui a été estimée à environ 9000 morts. D’autre part, les dégâts sur la végétation (gel sur les palmiers à Nice par exemple) furent énormes, le froid résistant par la suite aussi en février, puis de nouveau au mois d’avril 1985 entrainant une flambée des prix des fruits et légumes. En outre, la plupart des cours d’eau gelèrent, alors qu’une banquise s’était formée sur le littoral de la mer du Nord, ainsi qu’à l’embouchure de la Loire. L’activité économique a aussi été considérablement ralentie, en raison du froid, mais aussi de la neige qui se maintient au sol durant environ 15 jours.


 


Ci-dessous les minis à gauche et les maxis à droite issus du BQR de l'époque au jour du 16 janvier 1985. Les isotaches les plus basses et concentriques, au centre du pays et surtout sur le Massif Central, témoignent du caractère continental radiatif de ce pic de froid.


 


Dans le cadre de cette date anniversaire, si vous avez des témoignages, des clichés, des mesures ou des anecdotes sur cet épisode, n'hésitez pas à vous exprimer.


Par ailleurs, dans le cadre de travaux sur le froid de février 1956 (je vous en reparlerai) je suis également à la recherche de toutes sortes d'infos, photos, comptes rendus, coupures de presse, anecdotes....


N'hésitez pas à me contacter sur ce forum.


MERCI :)


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Bonsoir Jean-Louis, bonsoir à tous,

 

Que de souvenirs de cette épisode de froid + neige en janvier 1985  :thumbup:

 

A l'époque j'étais ado et je résidais à Antibes Juan-les-pins près de Nice.

 

Je peux te confirmer que j'allais au collège en après-ski pendant que d'autres descendaient les grands boulevards à ski.

 

Du jamais vu sur la Côte d'Azur ! Les palmiers avaient beaucoup soufferts avec la neige.

 

Tous les axes routiers étaient paralysés par manque d'équipement !

 

Malheureusement, je n'ai pas de clichés.... :thumbdown:

 

A bientôt,

 

Laurent

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Bonsoir à tous,

 

 

J'ai retrouvé quelques clichés que j'avais réalisés en janvier 1985 au plus froid de la vague par -18° environ (je les avais déjà mis en post il y a quelques temps).

 

Le premier concerne mon ex collègue Fernand Vives et son chien debouts sur les 20 cm de glace du port Saint Etienne (Canal du Midi) à Toulouse.

On pouvait traverser d'une rive à l'autre sans problème et sans emprunter la passerelle au second plan.

 

Sur le deuxième c'est votre serviteur sous  le pont métallique d'Empalot à Toulouse. On se tenait debout en toute sécurité sur la Garonne glacée que l'on pouvait aussi traverser d'une rive à l'autre.

 

En trois, en bas, toujours vers Empalot, la Garonne embâclée puis débâclée à plusieurs reprises d'où, aux premiers plans,ces plaques de glace de 1 à 2 m2 qui hérissaient le fleuve finalement immobilisé.

 

Ce jour là on en était arrivé à un stade ou on peut facilement imaginer que le 3ème circuit dit de refroidissement des centrales nucléaires soit altéré par la température et la glace.

C'est le cas au niveau du condenseur, appareil formé de milliers de tubes dans lesquels circule de l’eau froide prélevée à une source extérieure rivière ou mer. Au contact de ces tubes, la vapeur se condense pour se transformer en eau. Quant à l’eau du condenseur, elle est rejetée, légèrement échauffée, à la source d’où elle provient.

Avec ces embâcles, le prélèvement initial et même le rejet peuvent devenir problèmatiques (exemple du Canal de prélèvement de la centrale de Golfech sur la Garonne) et mettre en cause le bon fonctionnement de la centrale.

En février 1956 (froid plus vif et de plus longue durée), quid des centrales fonctionnant de manière identique si elles avaient existé ?

J'ai posé la questions au staff d'ingénierie d'EDF à plusieurs reprises sans réponses satisfaisantes...

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Modifié par Jean-Louis
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