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Evolution des tempêtes tropicales et les ouragans


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Dans le bassin de l' Atlantique Nord, la période, sur la période 1851/2004, des tempêtes tropicales et des cyclones s' étend en moyenne du mois de juillet au mois d' octobre. Cette période est fluctuante, selon les années, de temps en temps, elle peut débuter vers la mi-mai ou se terminer vers le début du mois de décembre. Il est arrivé parfois que l'on observe des tempêtes tropicales et des ouragans en janvier, ou en février, ou en mars ou en avril mais cela reste exceptionnellement rare, dont en voici la liste depuis 1851:

 

-du 18 au 23 janvier-1978: tempête subtropical

 

-du 2 au 5 février 1952: tempête tropical n°1.

 

-du 6 au 9 mars 1908: Cyclone de catégorie 2 aux Antilles !

 

-du 18 au 27 avril 2003: Tempête tropical Ana

 

-du 21 au 24 avril 1992: Tempête subtropical

 

Sur plus de 150 ans, la première tempête tropical ou ouragan de l'année semble se produire de plus en plus tôt: vers la mi-juillet au milieu du XIXe siècle contre vers la mi-juin à la fin du XXe début du XXIe siècle. La saison semble aussi s' achevait plus tard dans le temps : seconde quinzaine d' octobre au milieu du XIXe contre le début voire la mi à la fin novembre à la fin XXe début du XXIe siècle.

 

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/duree.gif

 

 

Il y a une augmentation du nombre de tempêtes tropicales et de cyclones surtout depuis une dizaine d' années environ.

 

Par demi-décénie (5ans), on comptait, entre 1851 et 1920, en moyenne 35 tempêtes tropicales et de cyclones. Entre les années 1920 et 1995, on en comptait 49 en moyenne. Depuis on compte en moyenne plus de 60 en moyenne.

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/nbre.gif

 

Par contre, comme le montre le graphe ci-dessous, il n' y a pas, pour le moment, d' augmentation perceptible du nombre cyclone, malgré une baisse entre les années 1901 et 1930. Sur la période 1851/1900, on comptait 26 cyclones s' étaient produits en moyenne par demi-décénie soit quasiment autant que sur la période 1931/1995. Depuis, on en compte plus de 35 en moyenne par demi-décénie.

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/nbre%20cyc.gif

 

On peut remarquer que les cyclones de catégorie 4 étaient rares et ceux de catégorie 5 étaient inexistants jusqu'au premier quart du XXe siècle. Ensuite ils sont devenus de plus nombreux probablement grâce au réchauffement global de la planète et ou des températures de la surface des eaux des mers et des océans ( à confirmer).

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/nbe%20violent.gif

 

 

Les cartes ci-dessous représente l' écart par rapport à la moyenne de la période 1968/1995 de la températures des eaux de surface du mois de juillet à octobre.

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/1996_2004.gif

 

Sur la période période 1996 à 2004 les eaux ont été plus chaudes (parfois plus 1/2°C d'excédent ! ) qu' habituellement entraînant probablement une hausse du nombre de tempêtes tropicales et de cyclones ainsi qu' une recrudescence, assez nette, des cyclones de catégorie 4 et 5.

 

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/1970_1994.gif

 

Sur la période 1970 à 1994, les eaux de surface ont été plus froides (parfois presque 1°C), si l'on se refère au dernier graphe, cela correspond à une diminution assez importante du nombre cumulé de cyclones ayant atteint la catégorie 4 et 5.

 

http://weather.bordeaux.free.fr/cyclone/1950_1969.gif

 

Sur la période 1950 à 1969, les eaux de surface ont été plus chaudes ( généralement moins de 1/2°C) que la normale. Durant cette période les cyclones de catégorié 4 et 5 ont été plus importants en nombre que durant la période 1970/1994 qui avait connu des eaux de surface plus froides.

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Au niveau des statistiques portant sur la fréquence des cyclones par demi-decennie, se méfier d'un biais très important, notamment sur les 2/3 de la période considérée, à savoir sur le XIXème et la première moitié du XXème siècle, où l'on ne disposait pas de l'outil satellite, ni d'un réseau d'observation aussi sophistiqué qu'il ne l'est aujourd'hui sur les immensités océaniques. Donc, bon nombre de phénomènes cycloniques n'ont pas été répertoriés. Ceux du XIXème et de la première moitié du XXème siècle (qui apparaissent sur ces graphiques) correspondent à des cyclones et ou des tempêtes tropicales ayant atteint des côtes avec points de mesure ou bien ayant été consignés dans les cahiers de bord des navires marchands et/ou militaires de l'époque.

D'ailleurs, ce n'est qu'au début des années 50 que les américains créèrent leur centre de suivi et de prévision des cyclones à Miami, époque d'ailleurs où ils décidèrent d'affecter des prénoms féminins à ces phénomènes avant que les mouvements féministes ne rectifient le tir à la fin des années 60 pour faire alterner prénoms féminins et masculins.

 

Donc, ne pas tirer d'enseignements trop hâtifs sur ces courbes, pourtant bien jolies à voir. Il aurait fallu se limiter à une exploration temporelle allant de 1950 à nos jours, période durant laquelle aucun phénomène n'a pu passer au travers des mailles du filet du réseau mondial d'observation, ceci étant lié à la montée en puissance des moyens techniques de suivi de l'atmosphère.

 

Dominique :)

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La période considérée ne permet pas de tirer quelconque conclusion car l'échantillon est incomplet. A la limite, en zoomant sur la période 1950-2000, on peut discerner des anomalies liées à El Nino, à l'oscillation nord-atlantique, mais pas de tendance de fond liée par exemple à une cause anthropique. Il manque une dizaine ou une vingtaine d'années de recul sur ce type de climatologie pour voir un signal ou une tendance se dessiner.

 

Dominique :)

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Bonjour à tous,

 

Oui en effet il faut se méfier de la manière dont on combine les chiffres en statistique.

 

Quand on pose la question :

 

Avons-nous subi des cyclones plus nombreux et plus forts au cours de ces dernières années ?

 

Voici la réponse officielle du Centre des Ouragans de Miami :

 

Globalement non. C'est une certitude pour le bassin Atlantique. En effet, comme démontré par Landsea (1993), le nombre d'ouragans intenses (ceux qui atteignent l'intensité 3, 4 et 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson) a diminué au cours des années 70 et 80 pour l'ensemble des bassins.

 

"Peut-on dire qu'avec Andrew en 1992 et la très active saison cyclonique 1995, les choses aient évoluées au cours des années 90 ?" . La réponse est encore non. Même en tenant compte d'Andrew, la période allant de 1991 à 1994 a été, sur le plan de l'activité cyclonique, la plus calme jamais enregistrée - depuis que l'on a des données fiables (Landsea et al. 1996).

Bien sur, avec une saison 1995 très active (19 phénomènes tropicaux dont 11 ouragans , et 5 ouragans intenses), il est bien possible que l'on se situe dans une période de transition où l'activité cyclonique augmente - mais une hirondelle ne fait pas le printemps, il faut donc se garder d'en tirer des conclusions trop hâtives. Ci-dessous, quelques informations supplémentaires sur les cyclones de l'Atlantique que l'on trouvera dans (Landsea et al. 1996) :

 

Pas de changements significatifs dans la fréquence des cyclones sur les 52 dernières années (1944-1995)

Forte diminution du nombre de cyclones intenses

Pas de changements dans les plus forts cyclones observés chaque année

Diminution modérée de l'intensité maximale atteinte par les cyclones et tempêtes tropicales

Aucun cyclone n'a été observé sur la mer des Caraïbes entre 1990 et 1994 ; c'est le record de durée dans la région depuis 1899. En 1995, trois cyclones ont affecté la région

1991-1994 est la période la plus calme depuis 1944 (en terme d'activité cyclonique avec en moyennes annuelles 7,5 phénomènes, 3,8 ouragans et 1 ouragan intense).

 

Les dernières études montrent qu'avec le réchauffement climatique le nombre de phénomènes tropicaux ne devrait pas augmenter. Par contre il est possible que l'intensité de ces phénomènes sera augmentée ainsi que la répartition géographique de ces phénomènes.

 

Cependant je tiens à préciser que l'intensité du réchauffement climatique au cours des prochaines décennies n'est connue qu'avec une incertitude encore assez importante. Cette incertitude est surtout liée aux difficultés à prévoir l'activité humaine au cours de ces prochaines décennies. Prévoir quel sera le modèle économique dans 100 ans est beacoup plus difficile que de prévoir le temps !

 

a bientot

Modifié par fred
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Fred, merci de toutes ces précisions, fort intéressantes !

 

Pour ceux qui en douterait encore, regarder de plus près les courbes de Weather entre 1945 et 2000, preuve qu'il y a bien eu une période d'accalmie cyclonique autour de la période 1990/1995 et que globalement sur ces 50 dernières années, la moyenne est stable et que l'on note pas de tendance particulière, soit à plus de cyclones ou à moins de cyclones sur l'Atlantique Nord.

 

Dominique ;)

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J'ai trouvé la FAQ du Centre des Ouragans de Miami.

- Qu'adviendrait-il de l'activité cyclonique dans le cas d'un doublement du taux de CO2 ?-

 

Les deux impacts que pourrait avoir un changement climatique dû à l'augmentation des gaz à "effet de serre", (Houghton et al., 1990, 1992) sont : une élévation de la température de l'eau de mer dans les zones tropicales (indice de confiance moyen) et une augmentation des précipitations associées à un renforcement de la zone de convergence intertropicale (ITCZ) (indice de confiance faible/moyen). Partant de ces évolutions possibles, plusieurs théories concernant les cyclones tropicaux, fondées sur la circulation globale et des études modélistes théoriques, font état d'une possible augmentation :

- de la fréquence (AMS Council and UCAR Board of Trustees, 1988; Houghton et al., 1990; Broccoli and Manabe, 1990; Ryan et al., 1992; Haarsma et al., 1993),

- des zones d'apparition (Houghton et al., 1990; Ryan et al., 1992),

- de l'intensité moyenne (AMS Council and UCAR Board of Trustees, 1988; Haarsma et al., 1993),

- de l'intensité maximum (Emanuel, 1987; AMS Council and UCAR Board of Trustees, 1988; Houghton et al., 1990; Haarsma et al., 1993; Bengtsson et al., 1994),

des cyclones tropicaux. Par contre quelques études ont montré qu'il pouvait y avoir une baisse de la fréquence (Broccoli and Manabe 1990; Bengtsson et al., 1994). Un rapport de (Leggett, 1994) suggère même que l'augmentation du nombre et de l'intensité des cyclones tropicaux a déjà commencé, mais n'a pour l'instant pas eu de réelle incidence.

 

Mais il y a des incertitudes à la fin de leur réponse, ils ont ainsi indiqué:

En conclusion, il est difficile de définir quel serait le changement global de l'activité cyclonique (fréquence, zone et intensité) dans le cas d'un doublement du taux mondial de CO2. Il se pourrait très bien que ces changements globaux soient imperceptibles, avec des régions plus actives et d'autres un peu moins. C'est certainement un des domaines de la recherche qui mérite d'être approfondi tant que des réponses concrètes n'auront pas étaient apportées.

 

Par ailleurs, je m'interroge afin de savoir quand date cette FAQ du centre de Miami traduite MF-Calédonie. Car, dans la partie Climatologie des Cyclones, on ne trouve aucune référence et aucune obsevation après l'année 1996 !!! Soit presque une décénie.....

 

 

Comme je l'ai déjà indiqué "Il n' y a pas, pour le moment, d' augmentation perceptible du nombre cyclone" mais plutôt, dans la dernière décénie, une augmentation du nbre des cyclones de catégorie 4 et 5, au-moins 26% de plus que durant la période 1956/1965.

 

Enfin, des études récentes ont indiqué que " le nombre d'ouragans reste stable, leur puissance a augmenté."

 

 

Voir l'article de Libération : http://www.liberation.fr/page.php?Article=324111

 

Climat. Selon deux études, si le nombre d'ouragans reste stable, leur puissance a augmenté.

Les cyclones gonflés par le réchauffement

 

Par Sylvestre HUET

 

vendredi 16 septembre 2005 (Liberation - 06:00)

 

 

 

 

a-t-il un peu de responsabilité humaine dans la force dévastatrice du cyclone Katrina qui vient de frapper La Nouvelle-Orléans ? Jusqu'à présent, la plupart des climatologues hésitaient à répondre à ce genre de question. La théorie météorologique stipule que plus l'océan tropical se réchauffe, plus il peut engendrer de cyclones. Mais la hausse de 0,5 ° C des températures de surface des océans tropicaux depuis 1970, en partie due à l'augmentation de l'effet de serre résultant des émissions humaines de gaz carbonique, ne s'est pas accompagnée d'une croissance du nombre de cyclones. D'où leur embarras devant la question. Embarras dissipé par une double démonstration scientifique ­ le 4 août dans Nature et aujourd'hui dans Science. Les cyclones des dernières décennies ne sont certes pas plus nombreux, mais nettement plus costauds, expliquent Emanuel Kerry, du Massachusetts Institute of Technology et l'équipe de Peter Webster du Georgia Institute of Technology (1).

 

Index. Kerry s'est lancé dans une minutieuse reconstitution de la puissance destructrice des cyclones de l'Atlantique Nord et du Pacifique Ouest depuis 1930. Son index synthétique mesure l'énergie totale dissipée par chaque cyclone durant son histoire. Un mode de calcul qui donne toute sa place aux deux paramètres les plus importants si l'on s'intéresse à l'effet des cyclones : les vents extrêmes et la durée de chaque épisode.

 

Surprise pour ses collègues qui s'étaient contentés d'étudier la fréquence des cyclones, il y a bien une évolution marquée depuis 1970. Dans l'Atlantique tropical Nord (golfe du Mexique compris), l'énergie dissipée par les cyclones a plus que doublé sur cette période. Pour l'essentiel entre 1990 et 2004. Dans le Pacifique Nord-Ouest, l'augmentation est de 75 %. Comment expliquer une évolution aussi brutale ?

 

Le climatologue a rapproché ses courbes d'énergie dissipée de celles des températures de surface des océans. Les évolutions sont remarquablement proches, surtout pour l'Atlantique. Année après année, hausses et baisses des températures s'accompagnent d'une évolution similaire de la puissance des cyclones. La température de l'eau n'est pas le seul facteur influençant leur formation. La distribution verticale de la vitesse des vents et les températures de l'air sont aussi en cause. Mais ces derniers paramètres ne semblent pas apporter d'explication. Du coup, le scientifique propose d'aller chercher du côté de la température de la couche de surface de l'océan ­ les premières dizaines de mètres ­ qui s'est, elle aussi, réchauffée.

 

Simulations. L'équipe de Peter Webster s'est, elle, concentrée sur les trente dernières années («l'ère des satellites») mais a étendu son analyse à l'ensemble des océans. Pour découvrir que, si le nombre total de cyclones augmente entre 1970 et 1995 puis décroît jusqu'en 2004 (une conséquence d'oscillations climatiques dans les océans), le nombre des cyclones les plus puissants (catégories 4 et 5) augmente, lui, continûment et passe de 18 % à 35 % des cyclones entre 1970 et 2004. Seul point positif : la vitesse maximale des vents n'augmente pas.

 

Catastrophes. Ces analyses novatrices inquiètent. Les simulations informatiques du climat futur, réchauffé par les émissions humaines de gaz à effet de serre, n'ont pas encore le niveau de précision nécessaire pour étudier la formation des cyclones de manière réaliste. D'où la prudence du Giec (le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, mis en place par l'ONU) sur ce sujet sensible, du moins jusqu'à présent. Mais si Kerry et Webster ont raison, nul besoin d'attendre les superordinateurs de 2020 pour se préparer à des cyclones qui frapperont plus fort sur des côtes de plus en plus peuplées. Autant de catastrophes annoncées. Et nouvel argument, de poids, en faveur d'une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

(1) Emanuel Kerry, Nature du 4 août 2005. Peter Webster et al. Science du 16 septembre 2005.

 

 

Modifié par weather.bordeaux
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Méfions-nous de toute cette surenchère médiatico-scientifique sur les cataclysmes annoncés par certains !

 

Une chose est sûre, c'est qu'il y aura d'une part de plus en plus de populations exposées aux risques naturels du à l'accroissement naturel de la population mondiale et d'autre part, les futurs cyclones seront de plus en plus destructeurs eu égard aux dégâts causés aux zones exposées et aux sommes colossales que doivent (et devront continuer) à débourser les Etats et les compagnies d'assurance et de ré-assurance.

 

Donc, ne tombons pas nous aussi dans le panneau !

 

Dominique ;)

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