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Situation à contrastes d'école


Jean-Louis

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Bonjour à tous,

 

 

Je viens d'échanger quelques infos avec Laurent du Gers sur la situation intéressante, il me semble, de ces derniers jours.

N'ayant toujours aucun "retour" sur ce forum je mets toutefois en post le premier texte et les documents que j'ai envoyé à Laurent en début de semaine au cas ou ce monologue pourrait attirer la curiosité d'un lecteur...

 

Texte:

Un petit mail juste pour évoquer cette poussée chaude sub saharienne que nous venons de connaître et le changement radical qui se prépare.

Du sable aujourd'hui, beaucoup de sable et une ambiance tropicale que je n'aime pas beaucoup car d'origine bel et bien caniculaire.

 

Sur la TEMSI ci dessous, de ce jour, les 2 jets d'ouest sur la France et de nord au fond de la botte Italienne délimitent assez bien cette bulle chaude à tropo élevée vers 12000 à 13000 mètres.

Le temps nuageux d'aujourd'hui (festonnage sur la TEMSI) venait de l'advection Océanique prise dans le flux de sud ouest à ouest en bordure de cette « bulle ».

Donc un peu d'humidité certes mais on ne risquait pas grand chose du fait du faible gradient thermique vertical dans ce genre de situation à stabilisation par le haut.

Toujours sur la TEMSI La suite est visible par ce talweg étroit et virulent qui déboule depuis le Groenland. La tropo y est pointée à 7500 mètres, ça change !

Il va détacher une goutte froide qui traversera une bonne partie du pays dans les 48 à 72 heures.

 

Sur la 500 hPa en couleurs on voit bien le déboulé du talweg issu des bas géopotentiels (ces cartes sont extraordinaires). La superposition des épaisseurs 1000/500 hPa, de l'altitude du géopotentiel 500 et de la pression en surface en blanc permet d'affiner les forçages.Ainsi tu peux voir le forçage chaud de sud sud ouest à l'avant de L 989 à droite de Terre Neuve et le forçage froid en fond de notre talweg à l'arrière immédiat de L 995 à l'Ouest de l'Irlande.

Plus au sud, les épaisseurs les plus « dilatées » donc les plus représentatives de l'air chaud se situent vers le Maroc. Au passage, on remarquera toujours le vortex polaire de plus en plus récurant vers le Labrador, duquel est d'ailleurs issu notre talweg !

 

Enfin pour terminer, le canal vapeur d'eau, encore de ce jour, on voit bien la large bande nuageuse qui remonte des Canaries aux Alpes en bordure nord du massifcaniculaire nettement plus sec.

Et surtout, on remarque notre descente de talweg Océanique avec son air particulièrement sec à cause de l'intrusion stratosphérique bien caractéristique (effondrement de tropo).

Contrairement à la bulle chaude, cet air froid en altitude déclenchera l'instabilité.

 

Pour finir, tu remarqueras la vapeur d'eau ammenée par ce fameux petit forçage à l'est de Terre Neuve.

 

Les cartes couleur et vapeur d'eau sont issues du site: http://www.jomoc.net/FWOC/NE_Atlantic/matrix.html

 

Hors mail initial je rajoute le petit tableau des températures maximales enregistrée à proximité de l'épicentre de cette poussée caniculaire qui, en juillet ou en août, nous aurait valu des 38° à 40° ou plus dans le sud ouest.

Ces vents de sud en altitude et venus du Sahel ont accentué la chaleur au passage des reliefs (Marocains, Espagnols, Français...) On a relevé près de 25° en haute Cerdagne à 1800 mètres sous quelques lenticulaires ensablés; 24 heures après (hier vendredi) il y avait la neige.

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Merci Jean-Louis pour cette analyse très intéressante! Ce type de cartes avec forts gradients à 500 hPa, on est habitué à les voir en Amérique du Nord, pas en Europe de l'Ouest...

Cette dynamique a donné un jet très important, qui a contribué, par son cisaillement vertical, à former des orages multi-cellulaires en Allemagne et à proximité. Je joins ici la carte de 500 hPa avec les radiosondages pointés, pour montrer ce jet. Je joins aussi un radiosondage qui montre un peu ce cisaillement, avec surtout un bon CAPE potentiel avec le nez chaud qui agit comme un couvercle le temps d'emmagasiner l'énergie dans les bas niveaux. Une fois cette énergie suffisante, le "couvercle" peut être traversé par les parcelles, et au-dessus étant donné que c'est très instable, les orages violents se forment car il n'y a plus que la tropopause pour arrêter ces parcelles. Elle montent alors à une vitesse folle passé ce nez chaud, à cause de la différence de température entre ces parcelles qui condensent et leur environnement. L'énergie est donc libérée d'un coup à cause de ce nez chaud.

 

Christian

 

 

 

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Tout d'abord, un grand merci Jean-Louis pour toute l'énergie que tu mets pour faire repartir ce forum  :thumbup: .

 

J'aimerai bien que tu puisses illustrer un autre mécanisme important résultant de l'effondrement de tropopause à savoir la hausse de température par inversion stratosphérique.

 

(je n'ai malheureusement pas trouvé de cartes de températures à 200 ou 100 hPa).

 

J'ai bien apprécié Christian tes explications sur cette barocline explosive en Allemagne. Comme quoi, les radio sondages sont de véritables "traceurs" de l'atmosphère.

 

Amitiés,

 

Laurent 

Modifié par Laurent
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Bonjour à tous,


Merci Christian pour ce petit rappel du CAPE; ça a du être violent car il m'a semblé avoir vu une vidéo de tornade ?

Ci-dessous j'ai retrouvé un petit schéma de RS que j'avais fait dans le cadre d'une formation de prévisionnistes quand j'étais en activité, je l'ai complétée en partie.

J'espère que Laurent y trouvera sa ou ses réponses. Il s'agit d'illustrer très sommairement la redistribution de la limite stratosphère/troposphère dans le cas d'air chaud en altitude (à gauche) et dans le cas d'anomalie de tropo avec invasion stratosphérique (à droite).
Le deuxième succédant au premier dans beaucoup de cas, comme durant la semaine dernière (post ci-dessus).

Remarque au niveau des RS, les flêches bleues n'indiquent aucune direction mais seulement un niveau; sur le RS de droite la flèche est plus foncée pour matérialiser un jet plus rapide
De même seule la coube d'état (rouge) est représentée (thermomètre air sec); pour bien faire il aurait fallu la courbe des Têta' w ou du thermomètre mouillé au moins mais bon, c'est très schématique et puis c'est du boulot !.
  
Donc RS de gauche à proximité d'un « dôme chaud » avec sa tropo élevée et froide,
De type caniculaire et très sec, donc à CAPE faible; la chaleur parfois forte au sol peut soulever les particules mais en absence d'air froid et surtout d'humidité, il n'y a pas de déclenchement instable par manque d'énergie potentielle.
Les jets d'altitude tracent assez bien le contour de ces hauts geopotentiels lorsqu'ils sont importants (fortes épaisseurs). Ils sont toujours plus bas que les hauteurs de tropos maximales
Le rayon des courbures à l'horizontale (tracé de jet) est généralement important.


RS de droite en anomalie de tropo ou à proximité. L'intrusion d'air stratosphérique froid est sec a modifé la surface de la limite supérieure troposphérique située maintenant 7100 mètres d'altitude avec un refroidissement à ce niveau.
Les jets sont plus dynamiques que précédemment, leurs rayons de courbure à l'horizontale sont faibles, notamment en fond de Talweg.
Ils sont toujours plus hauts que les hauteurs de tropo minimales
Sous la nouvelle tropo, la courbe d'état s'infléchit vers la gauche, le gradient de température augmente, tout soulèvement sera favorisé etc...
Du fait de l'abaissement de la limite d'inversion, la courbe d'état « stratosphérique », toujours très stable s'est décalée vers la droite avec hausse de température.
Ainsi au niveau 200 hPa (env. 12000 mètres) la température est passée de -60° à -40°.
Il arrive même que la courbe s'incline encore plus à droite avec une hausse encore plus marquée avec l'altitude.
Certaines cartes de températures niveau 200 hPa et plus rarement 150 hPa ou 100 hPa dessinent ces affaissement de tropo matérialisées par ces températures anormalement élevées.
J'essaierai de trouver un de ces (rares) documents.

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