MYTHES
ET LÉGENDES : LES AURORES POLAIRES
Communément observées
dans le nord de l'Europe et le nord de l'Amérique, les aurores polaires
sont à la source d'innombrables mythes. Le mot « aurore »
provient de la mythologie
romaine. « Aurore » était le nom que les Romains donnaient
à la déesse de l'aube. En fait, aurore signifie «lumière qui précède le lever du Soleil».
Une aurore polaire est un phénomène lumineux que l'on peut observer à partir des moyennes latitudes jusqu'aux pôles. Ce phénomène se produit très très haut dans l'atmosphère à proximité des pôles Nord et Sud. Signalons qu'une aurore polaire est appelée «aurore boréale» dans l'hémisphère Nord et «aurore australe» dans l'hémisphère Sud.
En
Europe
Les cultures de l'hémisphère
Nord ont créé un riche folklore autour des aurores. En de
rares occasions, les aurores ont provoqué la peur chez des habitants
d'Italie et de France. Parfois, lorsque l'aurore est large et s'étend
plus au sud, on voit une belle couleur rouge foncé. Les Européens
associaient cette couleur au sang et à la bataille. Pour eux, cela
était un présage de désastre. Les Esquimaux de l'est
du Groenland croyaient que les aurores étaient les esprits d'enfants
mort-nés.
Chez
les Inuits de la baie d'Hudson
Pour ces gens, le ciel
est un dôme énorme de matériel solide courbé
au-dessus de la surface terrestre. À l'extérieur, il y a
la lumière. Dans ce dôme se trouvent un grand nombre de petits
trous et à travers ces trous, on peut voir la lumière qui
vient de l'extérieur lorsqu'il fait noir. Par ces trous, les esprits
des morts peuvent passer dans les régions célestes. La voie
du paradis mène au-dessus d'un pont étroit qui s'étend
jusqu'à un énorme précipice. Les esprits qui sont
déjà au paradis allument des torches pour guider les pas
des nouveaux arrivants. Ces torches sont les aurores.
Au
Moyen-Âge
Au Moyen-Âge en
Europe, les aurores étaient vues comme le reflet des guerriers célestes,
une sorte de récompense posthume. Les guerriers qui donnaient leur
vie pour leur pays et leur roi devaient mener la bataille dans le ciel
pour toujours. Les aurores étaient le souffle de ces braves guerriers
qui racontaient leurs combats dans le ciel.
Les
pionniers norvégiens
Lars Vegard a été
le premier scientifique à dresser une carte des couleurs des aurores
et son travail a contribué à la création de «
l'Auroral Observatory » à Tromsø. Il a utilisé
un spectrographe pour enregistrer la longueur des ondes en se basant sur
les couleurs composant la lumière. Il a déterminé
que la couleur dominante est le vert.
À Oslo, en 1896,
Kristian Birkeland a avancé une théorie expliquant les aurores
boréales. Sa théorie, testée en laboratoire, est
encore utilisée de nos jours. Il a été capable de
reproduire des aurores en laboratoire en bombardant avec des électrons
une balle de métal contenant un électro-aimant. La balle
représentait la Terre et les électrons, le
vent solaire.
Carl Stxrmer a poursuivi
les travaux de Birkeland. Il a calculé qu'il devait y avoir des
zones en forme de ceinture autour de la Terre dans laquelle des particules
étaient réfléchies vers les pôles. La présence
de ces ceintures a été vérifiée par satellite
des années plus tard par le physicien américain James Van
Allan, et sont connues maintenant sous le nom des ceintures de Van Allen.
Schéma
approximatif du champ magnétique terrestre et les ceintures de Van
Allen.
Aurore
et climat
Il y a plus de 100 ans,
les prévisions météorologiques étaient parfois
basées sur la présence des aurores. Cependant, ces prévisions
étaient souvent contradictoires. Au Labrador, les aurores étaient
un présage de beau temps, tandis qu'au Groenland elles étaient
un signe de vents du sud et de tempêtes.
Au tournant du siècle
dernier, on pouvait lire dans l'Encyclopédie Britannica que les
aurores et le temps orageux étaient le résultat du même
phénomène, mais avec des formes différentes de décharges
électriques. Dans le nord de la Norvège, les aurores étaient
souvent associées au temps froid.
Entre 1645 et 1715, il
y a eu une faible activité des taches solaires et, donc, une faible
activité des aurores. Cette période a été nommée
« The Maunder minimum », après que le président
Maunder de l'observatoire de Greenwich, en Angleterre, eut produit un document
sur cette faible activité. La ceinture des aurores était
alors dans une telle position que les aurores auraient dû être
visibles, mais le soleil était moins actif et les aurores n'arrivaient
pas à paraître. Durant cette période, le climat de
la terre était généralement plus froid et «
the Maunder minimum » coïncide avec ce qui est maintenant connu
comme « le petit âge glaciaire scandinave». Depuis, les
activités des taches solaires ont augmenté et ont atteint
un maximum en 1991. Ce maximum fut le plus intense des 300 dernières
années et fut accompagné d'un plus grand dégagement
d'énergie solaire et d'un plus grand nombre d'aurores.
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