Autan et altitude

[Invité]

La semaine dernière, Raymond Cazalens (il me semble) avait évoqué la sensibilité de l'Autan à une pellicule d'air froid au sol, sur laquelle il butait et qui retardait son installation. J'avais alors eu cette image, observée plusieurs fois sans jamais en comprendre le sens, d'un temps très calme au sol en banlieue toulousaine, et la tête levée vers des nuages relativement bas, ressemblant à des stratus fractus, filant à toute vitesse vers le Nord-est, dans le plus grand silence. J'ai alors enfin cru tenir mon explication à ce phénomène : couche d'air froid très stable au sol, autan qui survole cette couche sans la destabiliser, du moins dans un premier temps. Mais ce soir, pour les insomniaques qui auront levé la tête vers la pleine lune, le phénomène est particulièrement marqué et le froid est bien loin de nous. Vent très faible au sol (7km/h moy à Francazal, 14km/h moy à Blagnac), et défilé incroyablement rapide de nuages bas remontant du sud-est. Ce n'est pourtant pas le froid qui retarde l'installation de l'Autan au sol, il fait actuellement 9°C à Plaisance du Touch. Je doute que la masse d'air soit surmontée d'une masse encore plus douce !

 

Quel est donc le mécanisme qui permet à un vent, décrit comme un phénomène de basse couche, d'être aussi fort à très faible altitude sans affecter la couche inférieure, alors même qu'il ne semble pas y avoir de grosses différences de températures entre le sol et les premières centaines de mètres ?

 

En tout cas cette situation irréelle me fascine toujours autant, ce défilé incroyable de nuages dans un silence ouaté, doux et humide... A défaut de froid ou de neige (mot qui devient ici aussi plus qu'irréel), on scrute autre chose

 

Bonnes fêtes à tous !

[Invité]

Correction sur la quatrième ligne, il fallait lire : ...filant à toute vitesse vers le Nord-Ouest bien sûr.

[Invité]

Hier soir ( 00H00 TU) une cellule anticyclonique à 1021 hPa était pointée au sol sur le sud de la France à l'est du Languedoc.

En région toulousaine on relevait 1017 hPa de pression à la même heure.

 

Si l'on considère les radiosondages de Bordeaux et de Nîmes à 00H TU on constate bel et bien une assez forte inversion en trés basses couches donc un écart thermique entre le sol et les quelques centaines de mètres au dessus.

 

Bordeaux: 10°/11° au sol et 16° à 15° quasiment de 950 à 850 hPa (1500m env.) avec vent faible sud sud est 5 knts (bordure ouest des HP).

 

Nîmes: Dans les 8° au sol et environ 14° vers 950 hPa. Vent nul car plus proche du centre anticyclonique donc rayonnement + marqué.

 

En altitude sur les cartes 850, 700 et 500 hPa on discerne bien l'emprise de cette dorsale bien en phase à tous les niveaux sur notre région en poussée depuis la Méditerranée.

 

Au sol ces HP sont peu marquées dans un faible gradient. Il s'agit bien du vent d'autan blanc. Le flux perturbé actif de sud ouest restant largement à l'ouest. Cet autan peu dynamique a continué de souffler au sol mais de manière ralentie par le rayonnement faible à cause notamment de la couverture nuageused'altitude.

 

Quelques centaines de mètres au dessus avec de 5° à 6° de plus, l'air moins dense a permis à notre vent bien connu de s'exprimer un peu plus

 

Encore merci à C. Pagé sans qui ces tentatives d'analyses ne seraient pas possibles.

[Raymond Cazalens]

Merci à Jean-Louis d'avoir fourni l'explication thermique, les phénomènes météo font en général appel aux trois dimensions. .Dans le cas précédent, le phénomène se déroulait dans le plan horizontal ,cette fois-ci il se déroule dans le plan vertical;

et,sans doute faut-il mettre également en cause le frottement.Celui-ci exerce son action qui va s'attènuant du sol jusque vers 1500 mètres d'ou le renforcement du vent d'autan à partir du sol.

[Invité]

Merci tous deux pour vos réponses, j'ai encore beaucoup à apprendre sur le mécanisme de l'Autan entre autres. Vu que c'est peu ou prou le seul phénomène que l'on puisse observer par ce temps desesperement plat et ennuyeux.