Invité Posté(e) le 1 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 1 février 2003 D'abord je compatis avec les "railleries"subies par Pilou lors de ce dernier épisode. Je connais.N'ayant observé que quelques flocons sur Toulouse de nombeux "zozos" ou "beauf " (pour ne pas dire boeufs) ricannent jaune; persuadés qu'ils sont de se croire capable de constater le plantage absolu et systématique des prévisions ! La bêtise prend toujours le relais de l'inculture météo. Si le Français ne constate pas sur, le seuil de sa porte, le scénario promis par sa source météo préférée, c'est un scandale même si, par contre, tout se déroule comme prévu chez ses voisins. Ca va faire 40 ans que je constate ça et on peut pas dire qu'il y ait "amélioration "... Reconnaissons le, prévis de MF et des modèles en général n'ont pas été si mauvais que ça. Aujourd'hui à la manif pour les retraites, j'ai passé deux heures avec les petits hommes oranges qui salent les routes du 31.Je peux vous assurer qu'en certains endroits proches de Toulouse il y a eu verglas et congères ! Je reviendrai ensuite sur ce coup de redoux qui m'a frappé avant l'épisode neigeux et qui a été un peu sous estimé par MF.Hélas, je n'ai pas conservé assez de cartes d'analyses mais j'avais pensé 48 H avant le phénomène aux fameuses dépressions à "centre chaud" décrites par René Mayençon dans ses cours de météo marine. Tout correspond de manière troublante en effet. Ce n'est pas un front perturbé (style limite ou frond secondaire) qui est arrivé en bordure de l'air froid mais bel et bien une depression qui s'est formée avec sa cyclogénèse extrèmement rapide (12 à 18 heures au plus). Les bracknell de pression au sol l'ont trés bien matérialisée.Mayençon, décrit quelques cas similaires depuis une cinquantaine d'années. Trop fastidieux et trop long pour que je joigne ici les explications.Cette dépression trés rapide c'est détachée du flux perturbé qui contournait l'anticyclone. Dans sa descente vers le sud, elle contribué a mettre en contact de l'air doux océanique avec de l'air pôlaire en pénétration par le nord. Le gradient thermique s'est accentué considérablement.En arrivant vers notre région cette dépression est également arrivée en extrémité de la "langue polaire" qu'elle longeait depuis quelques heures.Ce qui lui a permis (comme une toupie contourne un obstacle) de s'incurver vers le sud est. Pour répondre à Pilou, elle a été peu active en effet ent précipitations sur Toulouse car passée trés rapidemen. Nous n'avons eu que le front froit; le front chaud étant déjà parti dans l'occlusion lors du trajet. Tu sais cette fameuse occlusion qui revenait et dont je t'ai parlé jeudi soir !!!Bien sûr, les pyrénées ont bloqué ce front et même la traîne qui suivait d'ou ces 1.50 m de neige par endroit. Le coup est passé prés en effet. A l'est de Toulouse c'était presque la tourmente, nous étions en limite ouest est.Bien sûr une telle dépression à concept de tempête a généré des rafales de 90 km/h en fin de soirée de jeudi en pays Toulousain.La forme de la baisse puis de la hausse de pression (14 hPa en quelques heures) sur le barographe démontre bien ce caractère de tempête. Cette "langue polaire" bien prévue sur les GFS à 850 et 500 hPa aurait pu descendre un peu plus vers l'ouest. Là, cétait la neige assurée.Hélas elle était un peu trop à l 'est de Muret ! Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 j'aurais besoin de cours plus scientiphique pour parfaire ma culture météorologique! Moi, j'espère beucoup des 72 heures qui arrivent. certes, il n'y a que peu d'espoir que le flux cesse de ce radoucir (2°C actuellemnt) pour qu'il neige ce lundi. Il faudrait que les gradians s'oriente plus au nord (que la dépression avance beaucoup plus vite que prévu aussi)! J'espere un jour voir des chutes de neige de + d'1 mètre, cela me manque beaucoup. Concernant les prévisoins de MF, cela me parait être plut^t bon en effet.Il faut reconnaitre que les prévisions en ce moment au delà de 36 heures sont délicates à réaliser. ouvrons l'oeil Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 C'était pour réagir un peu à ce que l'on entend autour de nous dans la vie de tous les jours concernant les prévisions et pour reprendre ce que disait Pilou au sujet des "brimades des collègues"à juste raison. Ca devient systématique :" Alors ? La météo s'est encore planté !!???" sans prêter interêt à la moindre explication. Je trouve, qu'à l'inverse, les habitués de ce forum essaient de comprendre et ont le sens trés pointu de l'observation et des questions qu'il faut et au bon moment. Ca fait du bien, je vous assure. Coté prévis, la 528 descend à nouveau rapidement entre lundi et mardi dans un flux de nord nord ouest ( scénario proche de ces derniers jours) mais c'est encore plus rapide et ça ne tient pas les jours suivants mais ce ne sont que des modèles et la situation reste quand même de saison.Ca peut basculer rapidement cette année. Par ailleurs le flux de sud ouest "anti hiver" semble bel et bien abandonné.On est que le 02 février; bref, il y a de l'espoir... Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 Voilà encore un message qu'il faudra que je lise, que je relise et que je re-relise ! Merci en tout cas Jean Louis, pour tes explications qui font progresser tout le monde, à n'en pas douter ...Hier après-midi, je suis parti à Limoges et suis rentré ce matin ...Je peux vous dire que pour avoir vu de la neige et bien j'ai vu de la neige !Jugez plutôt : Départ de Toulouse, à 15h. Au dessus de Montauban, premières traces de neige au sol et premiers flocons venus du ciel dès les toutes premières hauteurs du Quercy, bien avant Cahors. A noter de nombreuses congères sur le Quercy, de la neige de jeudi restée au sol !A Cahors, il neige par une T de 1°C. Après cahors, jusqu'à Limoges, c'est la vraie chûte de neige. Jusqu'à Brive, tout est blanc, mais pas trop de problême sur la route. Par contre, à 60km de Limoges, tout se complique ...La T est de -1°C à -2°C et c'est la tourmente. Bcp de difficultés aux alentours de Limoges et dans la ville. Aux 5cm déjà existant de jeudi, se rajoutent 10 nouveaux cm d'une neige dans l'ensemble assez lourde. Superbe spectacle et bcp de voitures en travers et des difficultés pour mon nouvel Espace dès que ça monte un peu. J'avais quand même pris les chaines ... mais si je peux éviter de les mettre (surtout habillé en tenue "professionnelle" ...) !Ce matin, au réveil, il pleuvait ... Quel dommage de voir partir la neige dans ces conditions !Par contre, tout est toujours blanc jusqu'à Cahors et même un peu au delà vers le Sud, encore ce matin.Que nous réserve la suite de Février ?Piloutop Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 "la 528 descend rapidement" je comprends pas, décryptage svp Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 Je ne peux pas vous expliquer si facilement. Faudrait papier et crayon + notions de thermodynamique. Retenez pour l'instant que la cote 528 sur les cartes 500 hPa (env. 5500 mètres en atmosphère standard) représente la limite du temps perturbé et matérialise les frontières des gouttes froides d'altitude. Cette cotation est soit en couleur (on passe du vert au bleu) soit chiffrée (Bracknell) sur les cartes.Attention si ca coincide avec des isothermes froids en altitude. Ca peut aider à prévoir les risques de neige Mais l'explication est vraiment longue... Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 merci quand même de ce début d'explication. Je complaiterai mon savoir via le net. Ouvrons l'oeil pour la semaine à venir Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 Hum, comment vous expliquer simplement ?Vous avez remarqué qu'en météo, on n'utilise pas le systéme métrique pour évoquer l'altitude dans la verticale de l'atmosphère. On utilise des "surfaces pression" la pression diminuant exponentiellement avec l'altitude (diminution non linéaire). Par exemple la pression moyenne réduite au niveau de la mer est de 1015 hPa, celle qui correspond en fait au "variable" de votre baromètre.Si l'on monte à 1500 m environ et toujours en atmosphère standard nous n'aurons plus que 850 hPa de pression. A 3000 m on sera à 700 hPa. A 5500 mètres on sera à 500 hPa, ainsi de suite pour arriver vers 16 000 m à 100 hPa. On s'arrête là ! Dans tous ces cas on imagine une atmosphère "standard" c'est à dire homogène sur toute la surface du globe; donc chacune de ces couches seraient parallèles grosso modo à la surface des mers et donc parallèles entre ellles. Elles seraient de plus toutes situées sur un cercle concentrique (chacune à son niveau) par rapport au rayon de la terre. Donc on ne parle plus de hauteur en système métrique mais en "surfaces de pression".Le cas évoqué ci dessus est un cas d'école et de démonstration qui en fait n'existe pas.Pour qu'il existe il faudrait qu'il y ait des champs de pressions et de températures égaux sur tout le globe terrestre pour chacunes de ces surfaces. Or ce n'est jamais le cas. Ces surfaces pressions vont en fait "onduler" entre elles et elles ne seront jamais parallèles. Ces surfaces vont monter ou descendre d'un point à un autre. Prenons un seul exemple celui de la 500 hPa.En atmosphère standard on la retrouve vers 5500 mètres; disons que c'est son "niveau moyen". Mais qu'est ce qui va la faire monter ou descendre alors ? La température de la couche (a sa verticale) entre cette surface et le sol.Si la température diminue dans cette couche, la surface "500 hPa" descendra progressivement. Elle quittera les 5500 mètres pour descendre parfois pour atteindre....5280 mètres ! Et ces 5280 mètres représentent 528 décamètres géopotentiels d'épaisseur de la couche ! La surface moyenne 550 ( qui correspond si vous voulez au variable à cette altitude) est descendue à cause du froid et devient la fameuse "528" (décamètres) !!!!!!!Vous savez presque tout. Sur les cartes 500 en couleur des modèles (GFS...) allez voir l'échelle sur la droite des cartes. Vous rentrez dans une zone perturbée par rapport à la côte 520 décamètres géopotentiels (trait noir qui limite le jaune et le vert). Cette limite représente à peu prés cette fameuse "moyenne " (le variable en somme) à cette altitude. Regardez une de ces cartes et l'échelle à droite. Plus vous descendrez vers le violet plus l'épaisseur de la couche sera faible et plus le risque d'intempéries sera élevé. Pourquoi ? Parceque la différence de température sera importante en "peu de hauteur" d'ou une trés forte instabilité: le gradient sera élevé! C'est la fameuse génération des GOUTTES FROIDES D'ALTITUDE qui sont à l'origine du gros temps. En résumé sur ces cartes, la limite moyenne est 520 (jaune au vert) je crois et du "moyen" au "trés perturbé" (là on simplifie grossièrement) la limite est estimée à 528 (du vert au bleu). Celle qui est un "facteur d'alarme neige possible" cher à notre éminent Guy Plaut.Donc ces couleurs ne représentent que des épaisseurs de la surface considérée. A l'inverse du vert, du bleu et violet vous comprendrez vite que le jaune orangé puis rouge correspond à de l'air chaud qui se dilate en augmentation de pression donc de température: c'est l'anticyclone. Il est trés important sur ces cartes de suivre les températures ( cotées + traits gris ) de ces surfaces. Elles permettent de considérer la valeur des refroidissements à ce niveau et d'en déduire souvent la température ensurface. Dernier point. Vous savez maintenant (j'espère) comment sont cotées ces épaisseurs de la surface 500 des cartes en couleur. Chez Bracknell, la cotation des épaisseurs apparait en pointillé sur les cartes de surface. Cette cotation est C.A .P.I.T.A.L.E et quasiment plus importante que le champ pression/front en surface. Je viens de vulgariser la loi de LAPLACE. Je peux vous en faire la démo mathématique si vous voulez mais là faut prendre rendez vous ! Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 2 février 2003 Signaler Partager Posté(e) le 2 février 2003 Je dis à un momement donné: "Sur les cartes 500 en couleur des modèles (GFS...) allez voir l'échelle sur la droite des cartes. Vous rentrez dans une zone perturbée par rapport à la côte 520 décamètres géopotentiels (trait noir qui limite le jaune et le vert). Cette limite représente à peu prés cette fameuse "moyenne " (le variable en somme) à cette altitude. Regardez une de ces cartes et l'échelle à droite. Plus vous descendrez vers le violet plus l'épaisseur de la couche sera faible et plus le risque d'intempéries sera élevé". En fait la transition de la zone jaune au vert est cotée 552 décamètres géopotentiels et non 520 comme il est écrit. Ca vaut aussi pour le paragraphe en dessous:"En résumé sur ces cartes, la limite moyenne est 520 (jaune au vert)..." Ici aussi, remplacer 520 par 552 sinon nous serions dans le bleu presque foncé. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
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