Franck Posté(e) le 3 décembre 2003 Signaler Partager Posté(e) le 3 décembre 2003 Les satellites météo Le premier satellite météo, Tiros 1, a été lancé par les Américains en 1960. Les images de l'atmosphère qu'il transmettait n'étaient pas vraiment exploitables. Mais, depuis cette date, la technique a beaucoup progressé. De nos jours, il existe deux familles de satellites météo : les satellites défilants et et les satellites géostationnaires. Cette semaine, découverte des satellites défilants. Les satellites défilants Les satellites défilants utilisés en météorologie tournent autour de la Terre sur une orbite quasi circulaire passant près des pôles, à une altitude un peu inférieure à 1 000 km. Ils font le tour de la Terre en près de deux heures. Pour la majeure partie d'entre eux, l'orbite est "héliosynchrone", ce qui signifie que le plan de l'orbite suit le déplacement apparent du Soleil autour de la Terre. De la sorte, les points de la Terre situés sur un même parallèle sont tous survolés à la même heure solaire. Comme les satellites géostationnaires, les satellites défilants météo sont munis d'un imageur à plusieurs canaux qui vise la surface de la Terre. L'image d'une partie du globe terrestre est obtenue en combinant l'avance du satellite sur son orbite et le balayage de l'imageur dans la direction perpendiculaire. L'imageur permet de surveiller les masses nuageuses, en particulier dans les régions de haute latitude (la Scandinavie, par exemple) qui échappent au satellite géostationnaire. En revanche, comme les satellites défilants ne survolent une région de moyenne latitude que deux fois par jour, on ne peut pas " animer " leurs images pour suivre le mouvement des masses nuageuses. Mais, pour les météorologistes, le principal atout des satellites défilants est ailleurs : ils sont munis d'un autre instrument, le radiomètre-sondeur, ou sondeur. Cet instrument mesure, comme l'imageur, le rayonnement arrivant au satellite et provenant d'un élément de la surface et de l'atmosphère terrestres. Mais il possède un grand nombre de canaux, ce qui permet d'analyser finement la répartition du rayonnement selon la longueur d'onde. De cette analyse en longueur d'onde, on peut déduire le profil vertical de la température et de l'humidité dans l'atmosphère. C'est une mesure de même nature que celle fournie par les radiosondages lancés depuis le sol. Le champ de visée du sondeur est beaucoup plus grand que celui de l'imageur ; les profils mesurés sont donc représentatifs d'une région assez large de l'atmosphère (typiquement 50 km avec les sondeurs actuels). Un exemple : le sondeur actuellement opérationnel sur les satellites défilants américains NOAA est appelé ATOVS . Il possède 19 canaux dans le domaine infrarouge, qui permettent de mesurer les profils atmosphériques dans les régions sans nuages. ATOVS possède également 20 canaux dans le domaine micro-ondes, qui complètent les mesures dans les régions nuageuses. Le sondeur ATOVS donne accès aux profils atmosphériques avec une résolution verticale de quelques kilomètres et une précision de l'ordre de 2 °C pour la température et de 30 % pour l'humidité relative. Ces performances sont très inférieures à celles du radiosondage ; mais, grâce au satellite, le sondeur présente le grand avantage de fournir des profils deux fois par jour, partout à la surface de la Terre. ATOVS : Advanced Tiros Operational Vertical Sounder Ces profils de température et d'humidité mesurés par les sondeurs satellitaires servent de données d'entrée dans les modèles numériques de prévision du temps, de la même façon que les observations collectées par les instruments météo plus traditionnels. Grâce aux progrès effectués dans la conception des sondeurs depuis une vingtaine d'années, mais aussi grâce à l'amélioration constante des méthodes d'assimilation de données en prévision numérique, l'impact des données des sondeurs sur la qualité des prévisions est désormais sensible : on estime que cet impact est particulièrement important dans l'hémisphère nord pour les échéances de prévision supérieures à 48 heures, mais aussi dans l'hémisphère sud, où les radiosondages sont rares, à toutes les échéances. A l'heure actuelle, on commence à voir apparaître des sondeurs de conception nouvelle, reposant sur des interféromètres et non plus sur des radiomètres et possédant un bien plus grand nombre de canaux. Ainsi, le futur satellite défilant météo européen, Metop, dont le lancement est prévu fin 2005, sera équipé du sondeur IASI muni de plus de 8 000 canaux dans l'infrarouge. Les météorologistes espèrent ainsi pouvoir mesurer les profils atmosphériques avec une bien meilleure résolution verticale (1 à 2 km) et une bien meilleure précision (1 °C pour la température, 10 % pour l'humidité) qu'avec ATOVS. Ils comptent donc sur IASI pour améliorer encore la qualité des prévisions numériques du temps. Copyright Météo-France - Tous droits de reproduction réservés. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
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