Kate sur les analyses.

[Jean-Louis]

Kate (ce qu'il en reste) apparaît sur les analyses UKMET de 00H TU et c'est intéressant.

 

Les thêta'w à 850 hPa en "crochet" matérialisent assez bien la remontée de l'air chaud et humide vers le centre de la dépression (vous remarquerez que les températures de l'air sec à ce même niveau "matérialisent" beaucoup moins pécisément).

On voit bien le champ de thêta'w en phase avec la poussée des géopotentiels matérialisant la dorsale à cette altitude. On peut tracer son axe. Cette dorsale est encore plus marquée au sol en amont du front chaud.

 

A 700 hPa les humidités 70% et 90% confirment le champ de thêta'W à 850.

Elles "dessinent" front chaud, front froid et occlusions matérialisant la partie restante et encore active de Kate. Les géopotentiels de la dorsale sont encore plus marqués.

 

A 500 hPa le gradient se resserre. Le champ devient nettement plus barocline entre Kate et l'anticyclone. Les vorticités absolues sont trés marquées là ou le gradient des têta'w se resserre sur la 850 hPa confirmant à nouveau les parties les plus actives de kate. Les flux s'accélèrent.

 

A 250 hPa enfin, barocline et extension de la dorsale ont pris de l'ampleur, traduisant assez bien l'onde d'altitude qui se dessine en ce moment au-desssus de nos têtes.

Il suffit d'ailleurs de tracer la "fibre moyenne" des modules de vents pointés à cette altitude pour avoir une bonne idée de la sinusoïde du jet correspondant.

[Invité yves]

Bonjour,

Merci Jean Louis pour votre explication, malheureusement je ne lai vue que ce matin, mais le principe na pas changé. En tout cas, comme je ne savais comment interpréter la thêta w à 850hPa, me voilà comblé (je ne regardais que lautre T850). Avec un peu de couleur, tout va silluminer, comment ne pas progresser !!

Bonne journée et bon WE à tous

Yves

[lefevre.65]

Pour complèter votre curiosité je suis allé voir hier sur une station de travail Synergie de M.F. des sondages de mercredi juste à l'arrière de Kate : de l'air à II en pseudos commençait à s'injecter sous très faible épaisseur sous les masses d'air tropicales à XVIII . Vous voyez le contraste énorme et tous les paramètres associés : foliations de tropopause, entonnoirs de tourbillon potentiel ...

Hier les sondages toujours issus du modèle à défaut des réels, indiquaient une descente très rapide d'air convectif à V à l'arrière d'un air relativement chaud à X de type Km toujours sous le Km à XVIII rejeté de plus en plus haut. D'où l'intérêt de tracer un front froid évident entre V et X° mais de laisser ouvert le secteur chaud en poche rétrograde ; vous ne pouvez pas demander, surtout aux anglais, de tracer en "bonnet phrygien" comme l'imposent les masses d'air.

J'ai remarqué qu'à M.F. on commence quand même à ne pas coller le front froid au front chaud dans sa partie nord . Mais combien de points triples trop tôt sortis du coeur de la dépression ne voit-on pas encore ! Alors on sort de derrière les fagots un front froid secondaire, ou deux.

Si vous aviez l'occasion de voir "Synergie " de près vous oublieriez tous vos crayons de couleur ; et pourtant j'ai dû en user un nombre incalculable, moi aussi.

Amitiés météorologiques. C.LEFEVRE

[Laurent]

Bonsoir à tous ,

 

Pas évidentes les explications de C.LEFEVRE sur ce qui se passe autour de Kate en ce moment.

 

Je ne comprends pas la place des chiffres Romains dans le texte !.

 

Jean-Louis pourrait tu m'aider STP ?

 

En tout cas merci pour le sympathique graillou de jeudi midi et on se retrouve tous le 20 octobre vers 18h15 chez Pilou.

 

Bon week-end et profitez bien de la belle journée de samedi, car je pense que celà va se gâter dimanche soir par les Pyrénées ainsi qu'en 1ère partie de semaine.

Retour d'un flux zonal ?

 

Amitiés

 

L@urent dans le 32.

[Jean-Louis]

Bonjour Laurent,

 

Il s'agit des "pseudos" comme l'annonce Mr Lefèvre. Ce sont les valeurs en chiffres romains des températures pseudoadiabatiques potentielles du thermomètre mouillé ou thêta'w.

 

Selon la définition exacte, cette grandeur est en effet insensible aux mouvements verticaux adiabatiques (taux de décroissance de température dans l'air sec) ou encore pseudo-adiabatiques (taux de décroissance de température dans l'air humide).

Th'w ne varie que lorsque il y a échange de chaleur entre la particule d'air à laquelle elle se rapporte et le milieu environnant.

Th'w augmente lorsqu'il y a apport de chaleur dans cette particule, que cet apport se fasse sous forme de chaleur réelle ou bien sous forme de chaleur latente de vaporisation lors des augmentations du rapport de mélange.

A l'inverse, Th'w diminue lorsque la particule cède de la chaleur au milieu environnant.

 

De la sorte les variations de Th'w vont indiquer les pertes ou les gains de chaleur de la masse d'air c'est à dire son réchauffement ou son refroidissement éventuel.

 

Les th'w sont matérialisés par la courbe bleu sur les RS. Leurs dicontinuités matérialisent les "limites" entre masses d'air.

[Laurent]

Merci Jean Louis pour ces explications fortement instructives.

 

Je garde celà précieusement dans mon classeur qui contient pas mal de tes analyses.

 

Je ressort tout çà à chaque fois que j'ai une lacune dans un domaine particulier.

 

A bientôt ( Toulouse le 20/10 ) et bon dimanche.

 

L@urent

[Jean-Louis]

On a classé ainsi les masses d'air en fonction de leur comportement et de leur influence dynamique.

 

Le symbolisme est le suivant:

 

R Masse d'air radiative

Cn Masse d'air convective normale

Cc Masse d'air convective convergente

Cd Masse d'air convective divergente

Kc Masse d'air cinématique convergente

Kd Masse d'air cinématique divergente

Km Masse d'air cinématique de mélange

 

Les copains me reprendront si je dis des bêtises ou si j'en oublie...

 

Ainsi quand M. Lefèvre dit ".....air relativement chaud à X de type Km" il s'agit d'une masse d'air à Th'w de 10° de type cinématique de mélange.

 

Effectivement M. Lefèvre avait entièrement raison au sujet de Kate car il s'agissait de soulèvement d'air chaud tropical par de l'air polaire froid.

De telles masses qui évoluent sous l'action de mouvements verticaux sont dites cinématiques.

Dans le cas de kate ces mouvements verticaux intenses on été de courte durée car ils ont accéléré le brassage ( mélange) et du coup l'homogénéité des masse d'air conflictuelles. Mais cette homogénéisation a dû probablement entraîner aussi celle des Th'w.

Quid des RS pour en juger ????

[lefevre.65]

Merci à Jean Louis d'avoir répondu à ma place, c'est formidable de pouvoir aller aux champignons deux jours et de retrouver un site plus vivant que jamais . Je vous dois des excuses car au vu de vos dialogues très pertinents, de vos références à un cours du télé-enseignement que je ne connais pas, ( il faudra que j'essaie d'en voir un à l'E.N.M. ) j'étais parti dans un langage d'initiés.

L'intérêt des pseudos adiabatiques c'est d'être un traceur très conservatoire des masses d'air : même après un effet de foehn, elles ne varient pas, alors que les thêtas (adiabatiques sèches) montent beaucoup .

Dans les frontolyses on suit encore en altitude des fronts froids indistincts au sol mais bien marqués dans l'assèchement divergent au-dessus des "pieds" maritimes . Ils peuvent déclancher ainsi des fronts de rafales ou des "galernes" à l'avant du front flou et donc oublié au sol .

On peut parler des pseudos en termes "d'énergie humide" puisqu'elles préfigurent l'allure des condensations nuageuses, leur teneur en eau, leur stabilité.

Les plus riches en énergie sont les masses d'air saturées tropicales ou équatoriales ; des pseudos à XX/ XXIV y sont courantes.

C'est pourquoi Kate avec le XVIII que j'ai vu était déjà une vieille dame, j'y ai pensé trop tard.

Je ne vous alerterai plus que sur des exemples simples dans le domaine des Téphigrammes France entre deux réseaux par exemple, entre deux sondages alignés dans le flux pour combiner le temps et l'espace afin d'accéder à une vision 3D des volumes nuageux .

Je compte sur la formation exhaustive de Jean-Louis pour me poser les questions adaptées à nos amis du Forum.

Amicalement, à bientôt, C.LEFEVRE