Secteur chaud, pluie, neige et crues...

[Jean-Louis]

Bonjour à tous

 

De retour au bercail après une nuit blanche passée au central de crues.

Compte tenu des pluies conséquentes en piémont depuis 48 heures, de nombreuses rivières ont réagi en partie amont. Dans un premier temps lAriège, le Salat, le Ger (et non pas le Gers), lHers Vif, un peu la Baïse, etc

Dans un deuxième temps et par propagation, la Garonne Toulousaine qui frôle la préalerte ce soir de même que lAriège aval. Mais le phénomène est limité et les rivières amont ont amorcé la décrue cet après midi.

 

Un élément nous a « emboucané » dans cette histoire (comme dirait les Canadiens). Il sagît du facteur neige.

Tombée en abondance ( voir posts Fred ) en même temps que les pluies elle a été vite confrontée à la hausse assez marquée de liso 0° qui est passé en quelques heures de 800/900 mètres à 2100 mètres (voir encore posts de Fred) alors que la pluie continuait.

 

Cette situation de pluie sur neige (redoux perturbé) nest pas un facteur déclanchant mais aggravant pou les crues. Dans ce dernier épisode il a été très significatif.

Un tel comportement pluie/neige est à lorigine des plus grandes crues dAquitaine sur le bassin de la Garonne dont celle de 1875, plus forte crue connues.

 

En cette circonstance « pluvioneigeuse aggravante » jai choisi les 2 RS de Bordeaux qui était bien placé dans la circulation du flux à lorigine du redoux.

 

Entre 0H00 TU et 12HTU, on voit la masse dair sassécher par le haut (zone jaune qui matérialise lécart entre les Thêta et les Ta) alors que ces deux courbes confortent leur déplacement bien à droite de la Thêta W 10°.

 

 

A 12H00 TU on voit bien que la subsidence anticyclonique (modérée) à gagné vers l est en asséchant la masse dair ne laissant quune mince chance au résidu du secteur chaud de se condenser entre le sol et 1000m environ, effet dorsale oblige. Sur le 2ème RS on remarque d'ailleurs les vents faiblissants sauf en basse couche ou ils sont déjà modérés. Cen était quasiment fini de la pluie en plaine.

 

Par contre à 0HTU cette partie du secteur chaud semblait se retrouver plus proche des éléments frontaux faisant « le grand écart » sur la bordure anticyclonique. Entre les 2 RS la température de la masse dair évolue moins que la diminution dhumidité. 0H00 TU iso 0° environ 2200 mètres (intersection courbe détat et isotherme oblique 0° de l'émagramme) 12H00 TU iso 0° 2600 à 2700 mètres ; considérable !! Et pas bon pour les crues

 

Ce secteur chaud bien lisible sur ces RS est une affaire de basses couches. Peu ou pas précipitant (bruines, crachins) il a pris une ampleur orographique parculière (+ blocage) sur le piémont nord des Pyrénées faisant piétiner les échos radar en continu dans ce secteur depuis 24 H à 48 H environ dou ces cumuls parfois extraordinaires comme 90 mm en deux jours dans le secteur dAx les Thermes.

 

Pour terminer une question à Christian L. Sur le RS de 12H comment peu-on expliquer cette amorce de subsidence en deux niveaux 750/930 hPa et 450/630 hPa ? Dans cette subsidence applatissant et neutralisant le secteur chaud, quel est lélément perturbateur « chaud et humide » qui vient s'intercaler ou qui résiste environ niveau 700 hPa qui disparaît à 12H TU ?

 

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[lefevre.65]

Bonjour Jean-Louis, toutes mes excuses : j' ai été privé de micro depuis le 18 et n' ai pu suivre le Forum . Je vais essayer de répondre à votre question en récupérant les obs au sol entre les heures des RS pour affiner ma réponse, et les sondages voisins aussi .

Entre hier 1200 et ce matin 0000 : remarquable changement de masses d' air à Bx qui passe d'un Km à X à un convectif à zéro pratiquement. Un RS à 1800 aurait encore enrichi le changement ; y a-t-il eu un convectif intermédiaire?

Toujours est-il qu'il neige un peu et que ça s' accentuera par évolution diurne .

Pour m' occuper durant mon black out je vous avais préparé une vieille coupe avec des RS toutes les 6h mettant en évidence une structure frontologique remarquable, mais puisqu'il se passe des choses intéressantes je n' encombrerai pas le forum . Attendons de nous ennuyer un peu comme il y a une semaine dans ce secteur chaud anticyclonique qui n' en finissait plus .

Amitiés à tous CL.

[lefevre.65]

Re bonjour à Jean-Louis : je viens de faire une coupe chronologique rapide sur les RS depuis le 19 à 00h à Bordeaux, mais sans les obs ni les cartes d' altitude.

Il me semble pouvoir dire qu' au-dessus d' un front chaud à X° arrivé au sol dans la soirée du 19 ( St ou Sc épais surmontés d'Ac/As) existait une autre advection chaude à XII°, celle qui vous pose problème entre 620 et 720 hpa à 12h le 20. Les deux s' annonçaient très bien en altitude : le premier le 19 à 00h à 600 hpa, le 19 à 12h à740hpa; le deuxième , emboîté plus haut dans le ventre du jet à 430hpa le 19/ooh, à 620hpa à 12h pour finir, un peu instable à 720 hpa le 20 à 00h. C' est là qu'il vous interroge sous la subsidence naissante de l' anticyclone d' altitude ou la dorsalequi commence à étendre sa main mise sur ce long et bizarre secteur chaud très chargé en basses couches . Ce sont donc les résidus d' un front chaud emboîté. Mais peut-être est-il arrivé en vallée chaude jusqu' au sol ? Je n' ai pas eu le temps d' en rechercher la confirmation; mais ça n' a pas dû durer longtemps. En effet, ce secteur chaud a subi ensuite plusieurs petites limites internes relativement froides ( à VII ou VII° en pseudos ) pour accentuer les chutes de bruine . Tout ceci sous le Kd à X de l'anticyclone toujours présent au-dessus de 850hpa en moyenne avec son ciel clair au-dessus des mers de nuage.

 

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