Peut-être 100.000 morts au Myanmar

[Tyrone]

Je vois que personne n'en parle, ça ne m'étonne qu'à moitié, mais ce n'est pas un petit événement...

 

BANGKOK (Reuters) - Des hélicoptères de l'armée birmane ont largué mercredi des vivres et de l'eau aux victimes du cyclone Nargis dans le delta de l'Irrawaddy, où des villages entiers ont été emportés et où un million de personnes sont privées d'abri.

 

D'après le bilan provisoire des autorités birmanes, quelque 22.500 personnes ont péri dans la catastrophe et 41.000 autres sont portées disparues, la plupart englouties par une vague géante qui a balayé le delta.

 

"Nous estimons qu'un million de personnes et plus nécessitent un abri et une aide de survie", a déclaré Richard Horsey, porte-parole à Bangkok du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (OCHA). "De larges bandes de terre de la région inférieure du delta de l'Irrawaddy sont entièrement sous les eaux. Nous parlons de 5.000 km²."

 

Nargis est le cyclone le plus dévastateur d'Asie depuis 1991, quand 143.000 personnes avaient péri au Bangladesh.

 

La junte militaire au pouvoir en ex-Birmanie a accentué mercredi ses opérations de secours, mobilisant des hélicoptères militaires pour ravitailler des survivants coupés du reste du pays. Aucun convoi routier n'était en revanche visible, selon un employé de Reuters présent dans le delta.

 

"LE TEMPS EST ESSENTIEL"

 

Pour les spécialistes de l'aide humanitaire d'urgence, les généraux birmans vont devoir surmonter leur méfiance à l'égard du monde extérieur et ouvrir les portes du pays aux équipes internationales qui n'attendent plus qu'un visa pour intervenir.

 

La maladie, la faim et la soif menacent directement en effet des centaines de milliers de rescapés du cyclone privés d'abri dans les vastes zones marécageuses du delta, où les maladies liées aux moustiques comme le paludisme ou la fièvre dengue sont endémiques.

 

"Le temps est essentiel", a déclaré Ann Veneman, directrice de l'Unicef, dans un communiqué. "Dans des situations comme celles-ci, les enfants sont très exposés aux maladies et à la famine et ils ont besoin d'une aide immédiate pour survivre."

 

Le manque d'eau et la décomposition des corps facilitée par la chaleur et l'humidité augmente en outre le risque de choléra ou de dysenterie.

 

L'aide étrangère, qui se monte à près de 20 millions d'euros promis, a commencé à arriver en Thaïlande voisine mais le manque d'équipement spécialisé freine sa distribution. Selon Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires, les fonctionnaires de l'Onu chargés d'évaluer les dégâts n'ont toujours pas obtenu leurs visas.

 

Le refus de la junte birmane d'accepter l'envoi d'équipes humanitaires étrangères est une "catastrophe dans la catastrophe", a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, ajoutant que la France pourrait déclencher une opération d'aide "dans la demi-heure" grâce à la présence de moyens navals au large du delta de l'Irrawaddy.

 

"Oublions la politique, oublions la dictature militaire. Faisons simplement en sorte d'apporter aide et assistance aux populations qui souffrent et meurent au moment où nous parlons", a dit de son côté le Premier ministre australien, Kevin Rudd.

 

ASSOUPLISSEMENT POUR L'IMPORTATION DE CARBURANTS

 

Le Myanmar, dirigé par l'armée depuis 1962, est soumise à des sanctions financières américaines depuis 2003, mais le président américain George Bush a exhorté la junte à réduire les restrictions de déplacement et Washington a annoncé le déblocage par l'USAid, l'agence d'aide américaine aux pays en voie de développement, d'une somme de trois millions de dollars pour venir au secours des victimes.

 

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a commencé à distribuer des rations de riz aux habitants de Yangon, l'ancienne capitale, où les habitants font la queue pour obtenir de l'eau ou des aliments dont les prix s'envolent.

 

"La situation alimentaire dans le pays, qui était déjà sévère, va probablement devenir plus aiguë", a estimé l'OCHA, soulignant que près de la moitié des 53 millions de Birmans vivent dans les zones touchées par Nargis.

 

Le ministre de l'Information, Kyaw Hsan, a déclaré que les militaires au pouvoir faisaient "de leur mieux". Selon un diplomate en poste à Yangon, la junte a levé l'interdiction qui frappait les importations de carburants par des entreprises privées.

 

La principale compagnie pétrolière et gazière de Thaïlande, PTT, a annoncé qu'elle était prête à acheminer l'équivalent de 400.000 dollars de carburants.

 

Les observateurs estiment que la junte, qui se targue d'être en mesure de relever n'importe quel défi, subira les retombées politiques de la tragédie. "Le mythe qu'ils ont bâti sur leur bonne préparation a totalement volé en éclats", juge l'analyste politique Aung Naing Oo, qui a fui en Thaïlande après la répression brutale du soulèvement de 1988.

 

 

Aux dernières nouvelles, certaines sources parlent de peut-être 100.000 morts.

Les chiffres et informations sont difficiles à obtenir dans ce pays très fermé...

[dann17]

Oui, ici on en a très peu parlé dans les actualités (RDI, TQS, etc...) car forcément, c'est loin, c'est moins sujet à un scoop que le tsunami de l'autre coup, mais surtout visiblement, il devait y avoir bcp moins de touristes occidentaux... donc "on" (les occidentaux) s'en fout !

Et puis tu l'as dit, la Birmanie est un pays très fermé... (ça aide pas)

 

Ah ça aurait été un cyclone de catégorie 3 aux usa, même sans victimes, là tout le monde en causerait... évidemment...

[Snoreau]

Oui, ici on en a très peu parlé dans les actualités (RDI, TQS, etc...)

Le TJ de Radio-Can a ouvert là-dessus hier, LCN et TVA en font l'une de leurs manchettes principales depuis le week-end. Quant à TQS, faudrait pas trop en demander...

[Regg001]

Vous êtes de mauvaise fois vous deux ... c'est pas possible.

 

Ce cyclone (et les dommages et victimes) fait l'objet de reportages quotidiens depuis le weekend autant à la télé qu'à la radio. Il était même question ce matin des difficultées à organiser l'aide internationale parce que le gouvernement locale (faction armée) veut tout faire lui même - ce qui est très risqué car il est probable qu'une bonne partie des $$ et de l'aide pourrait être détourné.

 

J'ai vu des reportages sur RDI, CBC, CNN, LCN, Meteomedia, et il en est question dans tous les bulletins de nouvelles à la radio. Que veux-tu qu'on fasse de plus.

 

D'un point de vue météo c'est un gros cyclone et l'effet (niveau des eaux) combiné de la marée de tempête est d'autant plus marqué à cause de la période des grandes marées lunaire. C'est principalement de là que vient la très grande quantité de victimes - c'est comme un tsunami pour tout l'environnement côtier de cette région.

 

p.s. C'est un forum météo... pas une agence de nouvelle ici - on peut s'interesser à un sujet sans en faire un éditorial à chaque fois. On a plutôt tendance à parler de ce qui nous touche ou peut nous toucher.

Modifié le 7 mai 2008 par Regg001

[dann17]

Ok désolé, j'ai mal regardé les nouvelles.

Promis, c'est pas de la mauvaise foi. J'ai juste été induit en erreur par le fait que, lors du mega tsunami, les medias avaient beaucoup parlé des touristes qui étaient là bas, et on ne voyait que les images de ces touristes entrain d'être secourus et rappatriés... mais ça faisait un peu "les locaux, on s'en fout..." . C'était vraiement l'impression que ça donnait, sincèrement.

Donc c'est à cause de ça.

Donc non, n'y voyez surtout pas de la mauvaise foi, mais plutôt de la maladresse...

 

Merci