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Le Centre ESCER menacé de fermeture


beachcp31

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Bonjour à tous,

 

Le Centre ESCER qui est un centre de recherche sur le climat de l'UQAM est menacé de fermeture car le gouvernement Harper a coupé le financement de la FCSCA qui le finance. Il faut aussi mentionner que c'est ce centre qui a financé en très grande partie l'infrastructure informatique sur laquelle repose meteocentre.com.

 

Je vous reproduis ci-dessous les articles décrivant la situation.

 

http://www.cyberpresse.ca/environnement/20...mat-menacee.php

http://www.cyberpresse.ca/environnement/20...t-le-canada.php

http://www.cyberpresse.ca/environnement/20...nt-a-partir.php

 

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La survie du seul groupe québécois de recherche sur le climat menacée

 

François Cardinal

La Presse

L'incertitude qui plane au-dessus de la Fondation canadienne de recherche sur le climat menace l'existence même du seul groupe universitaire québécois versé en projections climatiques.

 

Financé à 75% par le gouvernement fédéral, le Centre pour l'étude et la simulation du climat à l'échelle régionale (ESCER) de l'UQAM pourrait en effet devoir fermer ses portes si la FCSCA ne survit pas au-delà de 2012.

 

 

 

Surtout que les appels à l'aide lancés au gouvernement Charest, à qui l'on a demandé «une action immédiate», ont obtenu une fin de non recevoir.

 

Or ceci constituerait une perte considérable pour le Québec, selon le directeur du Centre, René Laprise. En plus d'être la seule équipe de recherche en modélisation climatique de la province, l'ESCER a une excellente réputation internationale. En témoigne l'invitation faite au Dr Laprise, seul Québécois ayant eu ce privilège, de participer à titre d'auteur principal au dernier rapport du GIEC, le groupe de recherche international sur le climat ayant remporté le prix Nobel de la Paix il y a deux ans.

 

Dans ce contexte, M. Laprise a envoyé une lettre au premier ministre Jean Charest, en octobre dernier, l'exhortant de combler l'éventuel retrait financier d'Ottawa. «Tous les efforts investis depuis près de deux décennies dans la formation d'une expertise québécoise en modélisation du climat régional risquent de s'évanouir à cause d'un retrait abrupt du fédéral», se désole-t-il.

 

Le Dr Laprise demande plus spécifiquement au gouvernement de mieux soutenir la recherche universitaire, actuellement aux prises avec «de trop nombreuses restrictions et contraintes». Il souhaite aussi que l'ESCER puisse toucher un million de dollars annuellement afin d'assurer sa survie.

 

M. Laprise ajoute qu'«il serait irresponsable de laisser au fédéral l'entière responsabilité d'assurer la fondation de l'édifice climatique au Québec».

 

Le cabinet du premier ministre Charest n'a pas rappelé La Presse. Quant au ministère du Développement économique et de l'Innovation, responsable du financement de la recherche, il se dit incapable de prendre le relais financier d'Ottawa en matière de recherche sur le climat.

 

«À la suite d'un retrait du fédéral, jamais le Québec pourrait à lui seul combler ce vide financier», a précisé le porte-parole du cabinet du ministre Clément Gignac, Éric Prud'homme.

 

On ajoute que le gouvernement en fait déjà beaucoup pour le consortium scientifique Ouranos, qui lui aussi s'intéresse aux changements climatiques. Mais pour le Dr Laprise, aussi important soit Ouranos, il ne s'intéresse qu'à trois domaines: l'impact, les projections de changements climatiques et l'adaptation au réchauffement planétaire.

 

«Or les projections nécessitent des outils performants, à la fine pointe des avancées scientifiques, ajoute-t-il. De plus, la formation de personnel hautement qualifiés est de responsabilité universitaire.»

 

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Les cerveaux du climat désertent le Canada

 

François Cardinal

La Presse

La recherche canadienne sur le climat est au bord du gouffre, et rien ne semble vouloir l'en réchapper. Au point où de nombreux chercheurs ont plié bagage ou songent sérieusement à le faire.

 

Las d'attendre une réponse d'Ottawa qu'ils n'espèrent même plus, les principaux scientifiques du climat se sont résignés à la fermeture prochaine de leur principal bailleur de fonds depuis 10 ans, la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère (FCSCA).

 

«Catastrophique», «désastreux», «tragique» : les huit chercheurs interviewés par La Presse n'ont pas mâché leurs mots quant à l'impact de la disparition possible de la Fondation.

 

Andrew Weaver, titulaire de la chaire de recherche du Canada en modélisation et en analyse climatique à l'Université de Victoria, va même jusqu'à évoquer «l'anéantissement possible de la communauté des chercheurs canadiens du climat».

 

Uniquement dans leur entourage, les universitaires consultés ont pu nommer tout près de 20 chercheurs actuellement en recherche d'emploi, au Canada ou ailleurs, dont certains qui ont déjà quitté le pays. À lui seul, René Laprise, directeur du Centre pour l'étude et la simulation du climat à l'échelle régionale (ESCER) de l'UQAM, a vu deux chercheurs s'en aller et craint que neuf autres n'emboîtent le pas.

 

«La conséquence de la rupture de continuité dans le financement de la Fondation est le démantèlement des équipes que l'on met tellement d'années d'efforts à monter et à former, étant donné l'expertise pointue des domaines», déplore-t-il.

 

Fin probable

 

La FCSCA n'a pas encore fermé ses portes, mais c'est tout comme, selon son président, Gordon McBean. Ayant obtenu 60 millions de dollars en 2000 sous Jean Chrétien, puis 50 millions en 2004 sous Paul Martin, la Fondation n'a plus reçu un sou depuis, malgré ses appels répétés.

 

«Nous avons demandé à de nombreuses reprises du nouveau financement, mais sans succès», se désole ce professeur de l'Université de Western Ontario, mondialement reconnu dans son domaine.

 

Lors d'une rencontre à l'automne 2008 avec le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, le Dr McBean a demandé une somme de 250 millions échelonnés sur 10 ans, mais il a été déçu de constater par la suite que la Fondation ne figurait pas dans le budget subséquent.

 

Tout au plus, la semaine dernière, Ottawa a-t-il officiellement prolongé le mandat de la Fondation jusqu'en mars 2012, mais sans lui verser plus d'argent. «Il reste encore un an et trois mois à l'entente, a indiqué par courriel le porte-parole du ministre, Frédéric Baril. Nous ne spéculerons donc pas sur des ententes qui ne sont pas encore arrivées à échéance.»

 

Absence de fonds

 

Mais cette incertitude, pour tous les chercheurs interviewés, est presque aussi désastreuse que la fermeture de la FCSCA. «Ce gouvernement a une méconnaissance fondamentale de la recherche, lance Andrew Weaver, de l'Université de Victoria. Plusieurs équipes de recherche ont déjà dû fermer leurs portes et, surtout, la plupart des chercheurs tentent actuellement de se réorienter, faute d'un financement à venir.»

 

Le problème, c'est qu'il n'y a pas de fonds pour amorcer de nouvelles recherches, ce qui pousse les chercheurs à regarder ailleurs. «C'est un désastre pour la recherche sur le climat au Canada, soutient Michael Sigmond, chercheur en physique atmosphérique à l'Université de Toronto. L'actuelle situation se traduit déjà, à l'heure où l'on se parle, par un exode des cerveaux.»

 

Cela est attribuable au processus administratif de demandes de subventions de recherche. Entre l'annonce d'un programme, les appels de propositions, les lettres d'intention, l'évaluation et l'annonce des résultats, il peut facilement s'écouler plus d'une année.

 

En ce sens, les coffres de la Fondation sont déjà techniquement à sec puisqu'elle ne peut verser que l'argent déjà promis.

 

«L' "extension" ne permet qu'une chose : dépenser les fonds déjà obtenus qui n'ont pas été dépensés, explique René Laprise, seul Québécois ayant participé aux travaux du GIEC comme auteur principal. C'est comme si on coupait votre salaire pour six mois et qu'on vous demandait d'étaler l'argent versé au cours des six autres mois sur toute l'année.»

 

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Des chercheurs songent à partir

Le gouvernement de Stephen Harper (ci-dessus avec le ministre de l'Environnement Jim Prentice) a officiellement prolongé jusqu'en mars 2012 le mandat de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, mais sans lui verser plus d'argent.

 

François Cardinal

La Presse

Pour les scientifiques canadiens, l'incapacité d'Ottawa de garantir la survie de l'unique fondation canadienne de recherche sur le climat équivaut à sa fermeture. Cela incite les chercheurs à quérir en grand nombre un emploi à l'étranger, mais pousse aussi les universités étrangères, résolues à profiter de cet exode des cerveaux, à faire des offres alléchantes aux professeurs canadiens.

 

Certains scientifiques, comme Katrin Juliane Meissner, ont même déjà quitté le pays, faute d'un financement de leurs travaux à moyen terme. Cette chercheuse reconnue dans le domaine climatique vient en effet de plier bagage pour l'Australie, avec sa famille.

 

Quittant l'Allemagne pour le Canada en l'an 2000, attirée précisément par les promesses de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère (FCSCA), Mme Meissner s'est résignée ces derniers mois à quitter l'Université de Victoria pour celle de South-Wales.

 

«La fermeture possible de la Fondation est certainement l'une des raisons qui m'ont incitée à déménager en Australie, a-t-elle expliqué par courriel. L'idéologie irresponsable et à courte vue du gouvernement conservateur a aussi pesé dans la balance.»

 

Plusieurs autres chercheurs ont quitté le pays, principalement pour les États-Unis et l'Australie, mais ceux qu'a joints La Presse ont refusé de s'exprimer publiquement, de crainte que cela leur nuise. En revanche, leurs professeurs n'ont pas hésité à dresser une liste de chercheurs en quête d'emplois, ici ou ailleurs. Près de 20 personnes ont ainsi été nommées.

 

«Ma fonction n'est pas remise en question comme telle, mais celle de mes chercheurs l'est certainement», se désole Ronald Stewart, directeur du département Environnement et géographie à l'Université du Manitoba.

 

Il se désole ainsi qu'au cours des derniers mois, par exemple, un de ses étudiants rattachés à l'Université McGill soit parti aux États-Unis pour cette raison et qu'un autre envisage de quitter le Manitoba pour en faire autant.

 

Même son de cloche dans la province voisine, où John Pomeroy, directeur de la chaire de recherche sur les ressources en eau et les changements climatiques de l'Université de Saskatchewan, constate aussi qu'une fuite des cerveaux est en cours.

 

«Tout cela est désastreux pour le pays, dit-il. J'ai dirigé deux réseaux de recherche qui ont formé plusieurs douzaines d'étudiants, autant de personnes qui devront maintenant se trouver un emploi ailleurs, probablement à l'étranger.»

 

Le problème souligné par les huit universitaires canadiens consultés, c'est que le temps nécessaire pour monter des équipes de recherche est énorme. «L'indécision du gouvernement fédéral est donc déjà un mal en soi», estime Jacques Derome, professeur au département des sciences atmosphériques et océaniques de l'Université McGill.

 

Professeurs courtisés

 

Sans surprise, les professeurs et responsables des équipes de recherche sont eux aussi courtisés par des universités étrangères. Le Dr Stewart de l'Université du Manitoba, par exemple, a récemment reçu des offres d'universités américaines et australiennes qui ont vu leur financement augmenter récemment. Même chose pour le directeur de la Fondation, le professeur de l'Université de Western Ontario Gordon McBean.

 

«Ceci est pour le moins paradoxal, étant donné le programme des Chaires de recherche du Canada qui visait justement à combattre l'exode des cerveaux et le rapatriement de la diaspora scientifique canadienne», note René Laprise, professeur titulaire au département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'UQAM qui, lui aussi, a déjà perdu des chercheurs (voir autre texte).

 

Cela dit, pourquoi une telle incertitude quant à l'avenir de la Fondation? En raison de la méfiance du gouvernement conservateur à l'égard du monde scientifique, soutiennent la plupart des chercheurs consultés.

 

«Les sociétés progressistes partout dans le monde s'appuient sur la science pour prendre des décisions, mais le gouvernement Harper, lui, voit plutôt la science comme un désagrément», lance Andrew Weaver, titulaire de la chaire de recherche du Canada en modélisation et en analyse climatique, rattachée à l'Université de Victoria.

 

Tout comme plusieurs de ses collègues, il estime que les conservateurs sont obsédés par les «solutions technologiques» comme la séquestration du carbone, par exemple, secteur qui siphonnerait les fonds habituellement alloués à la recherche fondamentale.

 

«Le gouvernement conservateur ne semble pas apprécier l'importance de ce genre de recherche, n'ayant montré à ce jour aucune volonté de continuer à la financer», renchérit Michael Sigmond, chercheur en physique atmosphérique à l'Université de Toronto.

 

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