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Réponse à Jakote 34


Jean-Louis

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Post du 25 03 2004 9H19

 

Salut Jakote.

Je ne maventurerai pas à critiquer favorablement ou défavorablement les élucubrations du sieur Kersauson ni à le défendre dailleurs. Je ne pense pas si bien le connaître que toi. Hélas (ou heureusement) il dit sur la place publique ce que de nombreux navigateurs chuchotent

au fond de leur bateau, on ny peut rien.

Amateur découte décamétrique de longue date jai pu men rendre compte lors des vacations St Lys radio y compris parfois avec les routeurs sur 8Mhz en bandes latérales uniques (BLU). Jy ai passé des nuits entières.

Je te dirai même que je captais les cartes de routage par le système wefax sur un nagrafax à papier thermique. Document inestimable (et unique) à lépoque pour suivre les courses et les options. Si la « propag » radio était bonne, cétait un vrai régal quinternet et le satellite ont cruellement dynamité !

 

Pour "illustrer" plus localement le propos, je fais de l'observation météo depuis une quarantaine dannées environ dont 20 ans pour METEO FRANCE et jai souvent loccasion de mapercevoir que la circulation générale se modifie au delà de ce quon peut croire et de manière exponentielle depuis les années 85 tout au moins sur une bonne partie( celle qui nous concerne) de lAtlantique nord.

Cette modification qui tend à devenir nettement plus méridienne coincide curieusement avec les indices de réchauffement constatés pour cette même période.

Ainsi la question est de savoir si le réchauffement « surmédiatisé » de manière un peu béotienne, est (en partie) provoqué par cette modification de circulation ou bien si ce réchauffement est vraiment artificiel et sil modifie dans ce cas la circulation ?

Je pencherai pour la première hypothèse. Les poussées chaudes subtropicales paraissant en effet prépondérantes et plus marquées tout au moins à nos latitudes. On sen rend compte notamment dans les publications de cartes daugmentation de température. Les territoires ou laugmentation est la plus sensible sont ceux qui sont le plus exposés à ces flux de sud à sud ouest. Comme si les bouffées tropicales expulsées de léquateur étaient plus dynamiques (voir modif ondes de Rossby et de Kelvin). Cest ce qui explique, à mon petit avis, laugmentation graduelle de ces températures sur un grand sud ouest de la France plus que partout ailleurs sur notre territoire. Une augmentation globale et généralisée telle que lon veut nous la faire admettre nentraînerait pas une telle disparité. On retrouve cette « graduation » dans le réchauffement sur de nombreux continents de l'émisphère nord.

Autre élément qui me fait « bondir » cest la « ridiculisation » très mode de la vieille théorie du front polaire et que lon évoque maintenant presque comme une grossière erreur.

Théorie certes incomplète et un peu naïve mais encore détectable et nettement moins ridicule sur la circulation zonale prédominante des années 40 à 70 à travers les familles de perturbation, quelques unes sous formes de tempêtes (qui tendent elles aussi à disparaître dailleurs ? Tiens, on nous rabâche quelles devraient augmenter ?)

Il y aurait des pages et des pages à disserter sur ce sujet mais je pense honnêtement, et sans être excessif, que dans ce schéma qui se modifie, routeurs et navigateurs éprouvent quelques difficultés. Que veux tu, et commes tu le dis, les bateaux vont maintenant plus vite que le vent ! Ces derniers jours, jai même eu la confirmation que les prévis et chef prévis sont de plus en plus déroutés par ces caprices atmosphériques qui sortent du "rail de la modélisation" (sic).

Il marrive ( là aussi je ne suis pas le seul) de le constater dans lutilisation professionnelle des bulletins météo officiels et spécialisés.

 

Bien cordialement et à bientôt

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Encore un moment d'anthologie de la part de Jean Louis ... Chers amis ce morceau de bravoure est à garder dans vos dossiers. Pour ma part je garde.

Je rajouterai, si je puis me permettre, qu'il est en effet bcp plus difficile de prévoir avec précision les "limites" des flux méridiens, selon qu'ils descendent plus à l'O ou plus à l'E (ou qu'ils remontent d'ailleurs ... mais j'aime moins biggrincheesy.gif ... A l'inverse du zonal qui lui balaye d'O en Est sur de nombreuses latitudes. Les pertubations Atlantiques sont de véritables lames organisées qui suivent les rails d'O en E ... C'était ce qu'on appelait un temps classique océanique.

En effet, on le voit depuis plusieurs hivers, les poussées froides venues du pôle peuvent descendre et stagner à l'est sur les Balkans et à l'inverse nous faire remonter les poussées subtropicales plus à l'O. Pour autant le contraire est également vrai et pourrait l'être plus encore ... pourquoi pas ? On voit bien que dans une configuration de flux méridien, on peut avoir une France coupée en 2, mais dans le sens longitudinal et non plus - comme dans le passé - et selon les clichés établis - latéralement du Nord au Sud.

Qui plus est, vous imaginez la difficulté, au delà des masses d'air, de prévoir avec précision les endroits ou il pleuvra et neigera (et à fortiori les quantités), puisque dans cette configuration nous sommes en présence de circulation descendante ou montantes sur des "couloirs étroits" ... et des isobares par forcémment tirés au cordeau !

Notre mois de mars 2004 est plutôt caractéristique de cette nouvelle donne avec une succession de semaines tantôt Nord (la 1ère et 2ème ), puis Sud (la 3 ème) puis de nouveau Nord (celle-ci). Cette année, au final, le mois de mars sera plutôt en dessous des normales, puisque le Nord est dominant ... mais il est vrai pour aller dans le sens de la thèse de Jean Louis, qu'avec une situation de Sud dominante, on explose les compteurs et par conséquent les moyennes !

D'ou les difficultés de nos amis Météo ... il est vrai !

Piloutop

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Oui je suis fier de toi...amoureux.gif rougir.gif

Je n'ai rienà rajouter à ton commentaire.

Je ne jette pas la pierre aux professionnels, trés loin de là; d'ailleurs beaucoup me connaissent.

Mais c'est vrai que un jour du sirrocco, le lendemain du nordique, le surlandemain du continental et finalement peu de zonal... ont de quoi dérouter.

 

Tiens, ce matin un nouveau petit - 0°6 en nord Toulousain.

N'oublie pas qu'il y a un chat pour discuter...

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Je parlais dans mon mail de la course que méne olivier kersauson et de ses réactions vis a vis de la mutation méteo. Je ne parle pas des conditions de l'hémisphére nord ou la géographie terrestre n'est pas la méme que celle de l'hémisphére sud.Quand je parle de creneau favorable il semblerait qu'il ne l'a pas pris contrairement à Joyon ou Van den heede. Le probléme pour le savoir c'est quand tu te trouves sous la tasmanie .Tu as alors une vision de la chose mais Il est déjà trop tard pour revenir au point de départ. Quand aux conditions métèo actuelles elles ne font pas partie d'une quelconque anomalie météo ,ce sont les conditions réelles que l'on trouvent tout au long de l'année dans ces régions marines. Les statistiques sur le vent ou autres élements dont il fait allusion dans son article sont un outil de travail et de réflexion mais pas un outil de prévision. La prévision dans ces parties du monde se fait en temps réel car une mauvaise prévision se paye cash et la prévision à J+24h est aussi importante sinon plus que la prévision du jour car cela te permet d'anticiper et de prendre des mesures pour router ton bateau.Il suffit de lire le livre de Adlard Coles et Peter Bruce "navigation par gros temps" ainsi que le livre d'alain Kalita "je suis née deux fois" ,et également "marins et tempétes" de Martine Acerra pour savoir que malgré le flux zonal dans l'hémisphére sud ou méridien dans l'hémisphére nord ,la mer reste redoutable et imprévisible. Seuls les gens qui ont navigués dans ces immensitées marines peuvent avoir une approche pour savoir ce que leur réserve l'élement liquide. C'est un peu pour cela que nos prévisionnistes de méteo-france ainsi que les différents routeurs c'est à dire tout le monde, bien au chaud dans leur bureau confortable se sont bien plantés dans la course du rhum de novembre 2002. Je reviens aux conditions de course actuelles et a sa décision de descendre plus au sud , grossiére erreur de sa part et cela me surprend . Profiter surtout de la position des anticyclones et de ses vents portants pour eviter la casse reste une sage solution. Egalement le passage de l'anticyclone de Saint-hélene qui se pose actuellement comme un barrage a tout record depuis quelques jours avec le changement de saison ( nous rentrons en automne austral ) ce qui signifie un renforcement de ce centre d'action. Puis l'arrivée des beaux jours d'avril pour celui des Açores et notre cher amiral n'aura pas fini de trouver des excuses pour expliquer comme il en a l'habitude que la mutation météo est en route. Le choix de son départ a étè mal conçu par une équipe qui a oublié le principal paramétre qui est celui de la saison. N'oublions pas non plus que ce sont les anticyclones qui ménent le bal des perturbations, et avant de regarder la dépression essayons de prevoir les humeurs de l'anticyclone .Regardons et interprétons un peu mieux les cartes de surface et d'altitude et éloignons -nous un temps soit peu des multiples modéles qui parasitent la réalitè de la prévision . En souhaitant à l'amiral bon vent et bonne mer ( pour cela pas de soucis ) et une disparition définitive de nos anticyclones de facon a lui permettre de rallier recouvrance dans les meilleurs delais.

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  • 2 semaines après...

Je suis un petit nouveau et peut-etre 1 peu jeune mais j'aimerais toutefois réagir aux propos de Jakote 34 concernant ton passage sur la "ridiculisation" du front polaire.

Je pense en effet que la nouvelle théorie de la frontogénèse (Anomalie chaude de basse couche conjuguée a une anomalie de tropopause.....bref je ne rentre pas ds le détail) me semble qd meme + valable que cette fameuse séparation air chaud et air froid (pour simplifier la chose!!). Il suffit suffit pour s'en convaincre d'observer attentivement la qualité des prévisions...elles parlent d'elles memes!

Amicalement

Ludo

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J'abonde en ce sens, ayant travaillé sur des outils diagnostiques des systèmes synoptiques je peux dire que les structures observées rencontrent rarement les théories classiques des fronts, les systèmes dits non-classiques sont plutôt la norme que l'exception (par exemple, pour qu'un front respecte la structure classique, il doit y avoir un maximum d'advection de tourbillon en altitude (300-500hPa), mais on observe fréquemment dans les systèmes maritimes, donc qui touchent la France, des maximum en basse altitude (700 ou même 850 hPa) ce qui donne une structure tridimensionnelle bien différente de ce que la théorie classique des fronts prévoit).

 

Et il n'y a pas de 'bataille' entre l'air chaud et l'air froid ni d'air froid qui pousse l'air chaud. Ce n'est pas si simple si on se référence aux équations de balance non-linéaire qui sont l'extension en beaucoup plus précis de la théorie de l'approximation géostrophique.

 

Christian Pagé

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