Je conçois que l’essence de la science est déconstructiviste, c’est-à-dire que la progression de la connaissance a souvent lieu en invalidant des résultats passés, ces derniers faisant état de vérité dans leurs époques respectives. Toutefois, la remise en question du quasi-consensus au sujet de l’impact du CO2 sur l’atmosphère me semble fonder sur un désir de voir perpétuer un modèle économique non durable. De plus, la science ne dit pas que le réchauffement climatique est uniquement causé par le relâchement anthropique de gaz à effet de serre, mais bien que, parmi un ensemble de facteurs, celui-ci représente l’élément prépondérant avec la plus grande certitude, du moins en fonction de l'état actuel des connaissances. Nous aurons tout de même réussi le tour de force d’épuiser les réserves de combustibles fossiles en environ 2 ou 3 siècles, et ce, tout en sachant qu'il y avait un impact climatique potentiel significatif. Il s’agit là d’une appropriation égoïste sans nom de cette énergie incroyablement efficace face aux générations à venir, d’autant plus que ce n’est pas le solaire ou l’éolien qui nous permettront de perpétuer notre consommation énergétique toujours grandissante, particulièrement si l’on considère que le mode de vie occidental doit devenir la norme. Les réserves de pétrole conventionnel s’épuisent à vitesse grand V, il en coute de plus en plus cher, à la fois en $ qu’en énergie pour extraire la moindre petite poche de pétrole découverte dans des milieux toujours plus fragiles et difficiles d’atteinte. Celui-ci devrait être utilisé avec la plus grande parcimonie, au contraire de notre gaspillage éhonté. Je questionne également ce désir de semer le doute sur les intérêts des scientifiques et des écolos impliqués dans ce dossier. Les intérêts en jeu sont beaucoup plus importants pour ceux qui tentent de semer le doute dans la tête des gens pour ainsi favoriser la continuité d’un mode de vie incompatible avec le vivant. En quoi le politique est un relais des connaissances scientifiques sur l’atmosphère? Les combustibles fossiles représentent toujours 80 % de la consommation énergétique mondiale, les émissions continuent de progresser (sauf lors des récessions tient donc…), et ce, malgré des rencontres annuelles sous l’égide de l’ONU, des traités et des protocoles… De façon générale, le politique ne se soucie guère de réchauffement climatique et d’environnement au sens large, dès lors qu’il ne s’agit pas de relations publiques et que le développement économique au sens traditionnel du terme est impacté. « Le mode de vie occidental est non négociable ». Au contraire de ce qui ici affirmé, il est de plus en plus question, dans certains milieux scientifiques, d’une prise de position beaucoup plus marquée, moins technique et plus politique, tant la situation de notre planète, au sens de l’équilibre ayant permis à l’humanité de se développer, est menacée.