Jean-Louis Posté(e) le 31 octobre 2005 Signaler Partager Posté(e) le 31 octobre 2005 Bonjour à tous, Jai retrouvé dans mes archives (un peu abimée) une démo de leffet de foëhn au dessus des Pyrénées sur lémagramme 761.Nous avions bossé ce sujet en TP à lENM avec M. Maler à lépoque puis avec Joël Hoffman dans le cadre de la préparation au CMG, dont Laurent V. a suivi le même cursus quelques années aprés je pense Bien men a pris dailleurs car ce thème a été la première (et la plus facile) des 20 questions abordées lors de léxam Je vous propose cette petite démo, que jai complétée, qui pourra peut-être vous servir comme une des premières manipulations de base de lémagramme loin de se résoudre à des zones jaunes, rouges ou bleuesA imprimer et à digérer à tête reposée A partir dun niveau de pression en plaine de 1010 hPa la masse dair étudiée est humide, non saturée avec les caractéristiques suivantes :Ta 18° td 14° rapport de mélange saturant 10g/kg (rw1) humidité (U) 78%.Nous retrouvons tous ces paramètres sur lextrait démagramme ci-dessous.rw1 est le rapport de mélange saturant de humidité absolue en gr par kg dair sec soit 10 gr/kg dans notre cas . Cest le rapport , toujours en gr/kg, qui indique le maximum dhumidité sous forme de vapeur avant saturation. rw1 = 100 % dhumidité. La cotation de ce paramètre suit de gauche à droite les tiretés obliques (dont jai retracé les valeurs dans les petits cadres blancs).Au passage vous pouvez remarquer que plus on va vers de hautes températures à droite plus le rapport de mélange augmente, autrement dit plus la masse dair est chaude plus elle peut contenir dhumidité sous forme latente. Les puristes, dont Christian, me pardonneront de ne pas trop rentrer dans les détails Après ce petit rappel, revenons à nos paramètres :Ta 18° td 14° rapport de mélange 10g/kg (rw1) humidité (U) 78%.Venant dEspagne, notre masse dair va être obligée de se soulever au dessus dune hauteur de 2000m (env. 800 hPa). Avec lémagramme on détermine le niveau de condensation des particules dair qui sélèvent à partir de la plaine. En suivant la cotation oblique de rw1 depuis la température du point de rosée td de 14° on « croise » au niveau 950 hPa ladiabatique sèche issue de Ta soit 18°.Ainsi cette intersection de ligne dégal rapport de mélange de cote 10 gr/Kg avec ladiabatique sèche représente en 1 et à 950 hPa le « point de condensation » qui délimite la base du nuage coté Espagnol « au vent ».Nouveau petit rappel ici, les adiabatiques sèches (lignes obliques vertes inclinées vers la gauche) permettent de suivre lévolution dune particule hors saturation. Effectivement, lévolution des particules au dessus de ce point de condensation, au dessus de 950 hpa se fera dès lors en suivant ladiabatique saturée jusquau sommet de la montagne (800 hpa).Les adiabatiques saturées sont repérées en tiretés verts moins inclinés que les adiabatiques sèches. On suppose quau passage du sommet, la masse dair aura perdu environ 2 gr/kg dhumidité sous forme de pluie sur le versant Espagnol. Le rapport de mélange saturant est par conséquent passé à rw2 = 8gr/kg. Lors de la descente coté Français « sous le vent » les particules resteront par conséquent saturées tant que leur rapport de mélange sera égal ou supérieur à rw2 = 8 gr/kg.Ce point est atteint au niveau 850 hPa ; il indique le « nouveau niveau de désaturation » et par conséquent la limite de la base du nuage coté Français. Depuis ce point on suivra donc à nouveau vers le bas cette fois-ci ladiabatique sèche qui ramenée au niveau 1010 hPa indique 23° soit 5° de plus quen Espagne au même niveau et sans pluie ! Jai réalisé un petit crobar au dessus de lémagramme traduisant la coupe de ce système.Cela reprend en partie la doc de Christian. Cette absence dhumidité « sous le vent » contribue, à laide dune forte subsidence, au fameux trou de foëhn souvent spectaculaire et dont jai joins un cliché pour celui du 22 11 2003.Le versant sous le vent enregistre la dynamique de vent la plus forte et nettement plus quen versants « au vent » coté sud de la chaine Pyrénéenne.Ces vents lorsquils sengouffrent dans les hautes vallées bien orientées peuvent devenir tempétueux et favorables aux incendies de montagne de par leur vitesse, la température et la sècheresse quils ammènent. Plus on séloignera de la chaîne vers le nord, plus les ondes vont satténuer et disparaître ; le flux perturbé reprenant alors le dessus à gauche et à droite de linfluence de leffet et finissant par sorienter à louest.Jai reporté cette coupe deffet de foëhn sur un « extrait régional » au dessus en traçant un peu schématiquement la dimension de ces « trous » disparaissant peu à peu par louest lors de lavancée frontale.. Il arrive que par blocage de lavancée frontale, le trou de foëhn soit stationnaire de longues heures avec parfois de la pluie en région toulousaine avec ce trou dont le bleu est bien visible vers le sud ! nb: L'oeil en bas à droite du schéma indique à peu prés l'angle de vision du cliché. http://img53.imageshack.us/img53/7134/lwf00041ty.jpg Le cliché ci dessous matérialise un effet bien marqué enregistré le 22 11 2003.En visée plein sud vers les Pyrénées, il laisse deviner au plus loin le relief masqué par quelque mur de foëhn assez déchiqueté. La partie aval du trou est modelée et délimitée par les derniers lenticulaires qui viennent se fondre dans la couche de plus en plus épaisse dAc et dAs qui précipitaient faiblement au dessus de Toulouse. http://img53.imageshack.us/img53/6881/dscn15984mu.jpg Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
js13120 Posté(e) le 31 octobre 2005 Signaler Partager Posté(e) le 31 octobre 2005 merci à toi Jean Louis très bien fait Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Naunau Posté(e) le 31 octobre 2005 Signaler Partager Posté(e) le 31 octobre 2005 (modifié) Très joli (je me répète ) Petite question : J'ai entendu dire que des nuages lenticulaires sont observables partout (et donc pas forcément en régions montagneuses) s'il y a un fort décrochage de la tropopause ; ce décrochage agissant comme une montagne inversée, donc descendant de la stratosphère jusque dans la troposphère. Comment la formation des nuages lenticulaires est-elle possible dans ce cas ? Peut être si le vent dans la partie supérieure de la tropo coupe ce décrochage (les vecteurs vent le long de la surface 1,5Pvu forment alors un angle plus ou moins important avec les iso-Pvu de la surface 300hPa par exemple) Si vous pouvez m'éclairer ... Modifié le 31 octobre 2005 par Naunau Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
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