J’arrête pas d’entendre à la radio l’expression *journée de tempête” à gauche et à droite. Y a-t-il une expression plus galvaudée que çà en hiver, particulièrement dans la région de Montréal. J’aimerais bien inviter tous ces grands connaisseurs météo, dans ma maison en Gaspésie, pendant une nuit de tempête, alors que les vents poussent du nordet à près de 100km/h en continu. J’aimerais bien voir leur réaction quand le grondement sourd du vent nous force à parler plus fort pour bien s’entendre. J’aimerais bien voir leur frayeur et leur inquiétude quand ça fait plusieurs heures que la maison craque et vibre. Quand tu regardes dehors et que les lampadaires se dandinent en éclairant les rafales de neige horizontales. J’aimerais bien voir leur réaction après une “ tentative” de marche à l’extérieur alors que, dans un bruit infernal, les vents glaciales et la neige veulent t’arracher ton linge. J’aimerais bien voir leur réaction quand, dans un tintamarre ahurissant, tu as peine à voir à 50 mètres devant toi et que tu ressens dans tes trippes à quel point la nature peut être hostile. À leur retour en ville, nos grands connaisseurs météo seraient disons, un peu plus connaisseurs. Ils sauraient faire la différence entre une " journée de tempête" et une gentille floconade féérique.