Bon matin !!! C'est pas rare !!! Des coccinelles chez-moi qui dégèle entre les passes chaude-froide à l'extérieur. De-plus, faut dire que malgré les apparences, est-ce que l'hiver est vraiment de force jusqu'à maintenant par chez-nous ? Quand le climat est en dents-de-scie, faut pas se surprendre de quelques petites anomalies parfois. Et des insectes vivant en hiver........ c'est pas si rare même au Québec. Des « mouches » qui n’ont pas froid aux yeux Il existe au Québec quelques espèces d’insectes actives en plein hiver. Les tipules du genre Chionea constituent un exemple tout à fait déconcertant. Elles préfèrent accomplir leur cycle de reproduction l’hiver plutôt que l’été. Pendant la saison chaude, elles se cachent dans les litières de feuilles. Très diversifiées, les tipules sont des diptères communs; on dirait des maringouins géants, mais elles sont inoffensives. Même pour l’entomologiste, nos deux espèces de « mouches des neiges » sont pour le moins bizarres. Dépourvues d’ailes, avec un corps plutôt trapu et des pattes fortes, elles ressemblent à de petites araignées qui ne dépasseraient pas les huit millimètres. Elles vivent sur des pentes rocheuses prononcées, là où les rayons du soleil ont parfois la chance d’atteindre le sol. Selon un naturaliste qui en a récolté à plusieurs reprises au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les adultes sont particulièrement actifs à la veille d’une chute de neige, lorsque le mercure approche de 0 °C. Il est alors possible de voir en fin de journée des mâles et des femelles marcher sur la neige et s’accoupler. Mais comment font les insectes pour résister à l’hiver? Les insectes qui résistent à notre long hiver ont développé des adaptations physiologiques essentielles. Par exemple, lorsque la température moyenne baisse à l’automne, ils se débarrassent de l’eau qui n’est pas essentielle à leur métabolisme. En outre, ils accumulent de petites molécules de glycérol qui leur serviront en quelque sorte d’antigel… Chez les espèces terrestres qui ne sont pas protégées des grands froids par un épais tapis de neige, un ensemble de protéines particulières permettra le contrôle de la cristallisation des molécules d’eau. Car ce sont les bris cellulaires occasionnés par cette cristallisation qui amènent la mort de l’organisme. En isolant les molécules d’eau et en favorisant leur cristallisation à l’extérieur des cellules, les chances de survie de l’insecte sont de loin supérieures. Des mécanismes similaires entrent en jeu chez d’autres invertébrés, de même que chez quelques espèces d’amphibiens et de reptiles qui gèlent presque entièrement au cours de l’hiver. L’intégration de ces adaptations physiologiques au code génétique d’une espèce permettra à cette dernière de perdurer dans une région froide. Les espèces du sud n’ont pas la capacité de résister au froid; si elles devaient se retrouver chez nous par accident, elles ne passeraient certainement pas l’hiver… Robert Loiselle est l’auteur, en collaboration avec Daniel J. Leprince, du livre L’entomologiste amateur, publié aux Publications du Québec en 1987.