Wave Posté(e) le 4 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 (modifié) Bonjour à tous, Mon sujet va peut-être vous sembler inusité ou même insolite. Pourtant, la question est fondamentale et nous renvoie tous à nous-mêmes. Sur ce forum de météo, dans les médias et chez les gens que l'on côtoie, on constate souvent à quel point les catastrophes naturelles retiennent l'attention et captent notre intérêt, lorsqu'elles ne nous hypnotisent pas purement et simplement ! Pourquoi ? D'où nous vient cet attrait ? Vous êtes-vous posé la question ? Évidemment, il y a la beauté physique des phénomènes, des éléments qui se conjuguent : le nuage d'orage qui gonfle, la tornade qui se déplace en serpentant, l'aurore boréale qui illumine le ciel de couleurs flamboyantes, l'éruption volcanique, etc. Mais d'où nous vient ce sentiment de beauté ? Et, en particuliers pour les phénomènes catastrophiques, n'y a-t-il pas autre chose, derrière ou en plus de ce sentiment ? Par exemple, il y a les catastrophes dont tout le monde parle et qui font vendre les journaux. Il suffit de lire les grands titres pour constater ce qui capte l'attention : plus c'est dramatique, plus ça intéresse les gens. On lira des titres tels que : "L'ouragan Katrina fait 2000 morts et 1500 disparus", "Jour sombre aux États-Unis, les tornades font 50 morts", "Le verglas cause un milliard de dollars de dommages", etc. Malgré que je ne l'ai jamais dit avant à quiconque (là, c'est un secret !), j'ai souvent personnellement souhaité qu'un ouragant touche la terre ferme et fasse des victimes. De même pour les tornades. Croyez-vous que c'est scandaleux ? Suis-je fou, selon vous ? En fait, je ne suis pas plus fou que la plupart du monde. Admettons-le : pour la plupart des gens, plus il y a de victimes et plus la catastrophe est sensationnelle. Si les victimes sont inconnues et étrangères, c'est évidemment mieux; sinon c'est moins drôle. Personne ne souhaite consciemment que sa propre maison soit détruite par une tornade, mais que d'autres maisons le soient, beaucoup de gens le souhaitent silencieusement (plus ou moins consciemment), mais ils ne le diront pas, bien entendu ! Puis, ces mêmes gens se disent : peu importe mes fantasmes, ça n'aura pas d'influence sur le cours des événements, de toute façon. Du moins, c'est ce qu'ils pensent. Y a-t-il un lien avec les films d'action, dont la popularité semble proportionnelle à la violence qu'ils présentent ? Pourquoi aimons-nous les catastrophes ? Nous nourissons-nous du malheur des autres ? Y a-t-il quelque chose en nous qui s'alimente de la misère humaine et de son énergie négative ? La parole est à vous. Je vous demande ici toute l'honnêteté que vous permet l'utilisation d'un "nick name" ! Pour une fois, laissons tomber les apparences et allons au fond des choses, si vous le voulez-bien. Modifié le 4 avril 2008 par Wave Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
wingei Posté(e) le 4 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 Moi perso...le phénomène naturel lui même, sa puissance, l'idée de jouer du risque ( contrôlé ) de l'approcher, l'observer, d'en vivre l'expérience tout ceci ( je pense ) représente un déclenchement d'adrénaline. Ça oui, ça fait partie de l'animal mammifère au même titre que le besoin de phases qui basculent entre stress et non stress ( le stress n'est pas toujours négatif ) -Jour-nuit- et tout et tout. Au niveau des pertes de vie humaines, ce sont des 'effets secondaires' si je peux le dire ainsi. Moi je pense que c'est alors un autre dossiers. Ce n'est pas cette aspect qui nous stimule et nous excite. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
dann17 Posté(e) le 4 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 Sujet original et très intéressant, Wave ! J'aurais tendance à penser comme Wingei : ce qui m'excite beaucoup aussi, c'est toute la phase d'approche du phénomène "catastrophique", l'arrivée imminente, le fait de voir tous les signes avant-coureurs, etc...Mais je pense que toute cette excitation ne nous est propre qu'à nous autres occidentaux bien nantis, et passionnés de météo ! Oui, je doute que le citoyen Haïtien moyen ne se délecte de l'arrivée d'un ouragan, ni même que le moscovite moyen ne trépigne d'impatience à l'idée du passage d'une grosse tempête de neige... vous voyez ce que je veux dire ? ps : à Wave (et à quasiment vous tous les québécois pure laine !) : on ne dit pas "malgré que", c'est vraiment pas beau, et surtout, c'est pas français ! Il faut dire "bien que"... Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Wave Posté(e) le 4 avril 2008 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 (modifié) Sujet original et très intéressant, Wave ! J'aurais tendance à penser comme Wingei : ce qui m'excite beaucoup aussi, c'est toute la phase d'approche du phénomène "catastrophique", l'arrivée imminente, le fait de voir tous les signes avant-coureurs, etc...Mais je pense que toute cette excitation ne nous est propre qu'à nous autres occidentaux bien nantis, et passionnés de météo ! Oui, je doute que le citoyen Haïtien moyen ne se délecte de l'arrivée d'un ouragan, ni même que le moscovite moyen ne trépigne d'impatience à l'idée du passage d'une grosse tempête de neige... vous voyez ce que je veux dire ? ps : à Wave (et à quasiment vous tous les québécois pure laine !) : on ne dit pas "malgré que", c'est vraiment pas beau, et surtout, c'est pas français ! Il faut dire "bien que"... Merci pour la remarque, je vais faire attention à mon français, bien que je ne l'ais pas fait exprès ! :P Ainsi, selon toi Dann, si nous nous intéressons aux phénomènes météo extrêmes, c'est parce que, au départ, nous avons le confort. Ceux qui n'ont pas le confort n'ont pas d'énergie à mettre sur l'anticipation de ces phénomènes, car ils ont plus urgent à faire. Je suis d'accord sur ce point. Mais pourquoi sommes-nous si excités à l'approche du temps violent ? Serait-ce le danger apparent qu'il comporte qui nous excite, comme pour un sport extrême ? Et, peut-être, le fait de partager notre excitation avec d'autres personnes tout aussi excitées (ou enthousiaste) ? L'adrénaline serait-elle une drogue (comme semble le proposer Wingei) ? Et y a-t-il autre chose que le danger ? Par exemple, pourquoi souhaitons-nous tant battre les records de neige (au point de vouloir de la neige en avril) ? D'où nous vient notre intérêt quasi obsessionnel pour les statistiques des records ? Tant de questions, si peu de réponses... Modifié le 4 avril 2008 par Wave Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
jtomtom Posté(e) le 4 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 Pour ma part, je pense fortement que le plaisir que produit le danger, associé à l'approche de phénomènes extrêmes, s'explique par sa dérogation à la maîtrise quasi totale que l'homme applique à son environnement. Dans nos sociétés tellement rationalisées, quadrillées, anticipantes et prévoyantes, la perturbation météorologique violente introduit un au delà de l'attendu, quelque chose de plus que le représentable et l'anodin, qui déjoue nos capacités de contrôle et menace notre existence à grande échelle; Et oui, les occasions dangereuses, les périls et les destructions, sont de plus en plus conjurées, planifiées et encadrées, et le phénomène extrême bouleverse et renverse l'espace humain du rationnel. Cela tient, au fond, du même besoin de transcendance qui explique probablement l'attitude religieuse, mais c'est là un autre débat ! Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
erol Posté(e) le 4 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 4 avril 2008 Parce que çà n'arrive pas souvent et que la nature est une force (en théorie) incontrôlable. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Windigo Posté(e) le 5 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 5 avril 2008 Pourquoi aimons-nous les catastrophes naturelles? En avons-nous inconsciemment besoin? J'adore ces questions Personnellement, j'adore ces phénomènes (de préférence sans victimes ). Et ce pour une raison très simple: ces déchainements de la nature nous rappelle que l'être humain, malgré son intelligence et son savoir-faire ne peut pas tout contrôler Et surtout qu'il ne peut se mesurer à Dame Nature La puissance des vents et les arbres qui se déploient et se plient selon leurs caprices, les pluies diluviennes et les ruisseaux instantanés qui se créent, les orages démesurés et leurs lueurs stromboscopiques, les tempêtes de neige et leur blancheur infinie... L'intensité de ces évènements crée une impression de petitesse de l'Homme vs Dame Nature ....et c'est cette impression qui me fascine C'est un peu comme si Dame Nature nous envoyait un message clair et limpide nous indiquant qu'Elle a le contrôle sur la Terre et non nous, les humains qui se considérons comme hautement supérieurs Les catastrophes naturelles sont un peu comme des messages nous rappelant que nous faisons partis de l'Univers, mais que nous le contrôlons pas Et d'après moi, plus ces forces naturelles se retrouvent près de nous, plus nous les sentons, plus fort est le sentiment d'impuissance, et mieux nous interprétons ce message. Et l'être humain étant ce qu'il est, c'est-à-dire imbus de ses prérogatives et se croyant supérieur au point d'être en mesure de tout contrôler, il se sent donc «challenger» par se sentiment d'impuissance produit par Dame Nature...d'où probablement son intérêt pour les phénomènes naturels violents.... Un peu philosophique ma réponse, mais c'est vraiment la raison pour laquelle j'adore les déchainements de Dame Nature Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
dom Posté(e) le 5 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 5 avril 2008 (modifié) Pourquoi aimons-nous les catastrophes naturelles? En avons-nous inconsciemment besoin? J'adore ces questions Personnellement, j'adore ces phénomènes (de préférence sans victimes ). Et ce pour une raison très simple: ces déchainements de la nature nous rappelle que l'être humain, malgré son intelligence et son savoir-faire ne peut pas tout contrôler Et surtout qu'il ne peut se mesurer à Dame Nature La puissance des vents et les arbres qui se déploient et se plient selon leurs caprices, les pluies diluviennes et les ruisseaux instantanés qui se créent, les orages démesurés et leurs lueurs stromboscopiques, les tempêtes de neige et leur blancheur infinie... L'intensité de ces évènements crée une impression de petitesse de l'Homme vs Dame Nature ....et c'est cette impression qui me fascine C'est un peu comme si Dame Nature nous envoyait un message clair et limpide nous indiquant qu'Elle a le contrôle sur la Terre et non nous, les humains qui se considérons comme hautement supérieurs Les catastrophes naturelles sont un peu comme des messages nous rappelant que nous faisons partis de l'Univers, mais que nous le contrôlons pas Et d'après moi, plus ces forces naturelles se retrouvent près de nous, plus nous les sentons, plus fort est le sentiment d'impuissance, et mieux nous interprétons ce message. Et l'être humain étant ce qu'il est, c'est-à-dire imbus de ses prérogatives et se croyant supérieur au point d'être en mesure de tout contrôler, il se sent donc «challenger» par se sentiment d'impuissance produit par Dame Nature...d'où probablement son intérêt pour les phénomènes naturels violents.... Un peu philosophique ma réponse, mais c'est vraiment la raison pour laquelle j'adore les déchainements de Dame Nature Excellent post... Ceci partage en très grande partie mon point de vue. Je crois que le constat que nous pouvons faire des conséquences de ces actes de la nature nous impressionne toujours car rien ne peut répliquer ces impacts à force d'homme.Ce qui nous dépasse est donc par défaut ''impressionant''. Modifié le 5 avril 2008 par dom Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
ti'gui Posté(e) le 7 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 7 avril 2008 Pour ma part je crois que c'est avant tout quelque chose qui nous sort de la routine. Tout comme les gens s'arrête devant une maison en feu en commentant combien c'est dramatique pour les propriétaires. Personne n'est excité à l'idée qu'il va peut être y avoir un feu comme on est excité l'automne à l'affut des ouragans, mais on sera tout de même content de le raconter le lendemain et on va alors souvent comparer pour savoir qui a vu le plus gros incendie!! Pour les catastrophes naturelles liées à la météo, il y a en plus toute la beauté de la force de la nature qui vient contrebalancer le malheur qui l'accompagne souvent. Je crois vraiment pour ma part que c'est un moyen de sortir de notre quotidien si prévisible et si calculé. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Wave Posté(e) le 9 avril 2008 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 9 avril 2008 (modifié) Vraiment très intéressante, ton explication Windigo ! Ce phénomène de respect et d'admiration quasiment religieuse devant les catastrophes naturelles, je le ressens en moi, mais je ne l'ai jamais exprimé aussi clairement ! Je ne sais pas si nous avons fait le tour du sujet et si d'autres voudront ajouter leur grain de sel. En tout cas, merci à tous ceux qui ont pris le temps de partager leur point de vue. C'était instructif et plaisant de vous lire. Modifié le 9 avril 2008 par Wave Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
Regg001 Posté(e) le 9 avril 2008 Signaler Partager Posté(e) le 9 avril 2008 Ça ressemble à d'autres opinions déja émisent. L'observation de la puissance de la nature - dans la plupart de ses aspects. Que ce soit du temps chaud, froid, des tempêtes, des marées, des orages, des tornades, des grands vents, ou tout autre phénomène. Ça nous rappelle que nous sommes seulement un moment dans la vie de la nature et quand même temps on est très petit devant tant de puissance. La nature peut-être créatrice de beauté, mais même dans la destruction qu'elle cause, elle sera en même temps, et à nouveau, créatrice à partir de ses dégats. C'est un aspect que l'homme n'a pas encore appris. Citer Lien vers le commentaire Share on other sites More sharing options...
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