Remarquez que ce reportage aurait pu tout aussi bien sortir sur les ondes de Radio-Canada ou de RDI. Peu importe le média, les nouvelles scientifiques commencent souvent de cette façon : -"Certaines études démontrent que..." -"Une nouvelle étude sème l'inquiétude..." -"Des scientifiques ont montré que..." -"Selon des chercheurs..." Lorsque c'est le cas, ce n'est pas bon signe. Et lorsque le titre est alarmant en plus, c'est suspect. La source de MM est pourtant une personne renommée. Mais : pas de références bibliographiques, pas de noms d'auteurs, aucune mention de vérifications faites par des chercheurs indépendantes. À cela s'ajoute une explication bancale qui néglige la complexité de la dynamique de l'atmosphère. Pourquoi au-dessus du Québec ou du Canada plutôt qu'ailleurs ? Pas de réponse. Dans les années 70, nous avons eu des hivers très rigoureux. En 1977, Buffalo a eu son pire hiver de mémoire d'homme : un terrible blizzard et un froid polaire ont duré plusieurs jours, causant des morts, ensevelissant routes et maisons, paralysant complètement la ville et nécessitant l'état d'urgence. Le vortex polaire était descendu sur les Grands-Lacs. On connaît bien la cause de ce décrochage du vortex polaire : c'est le Stratospheric Sudden Warming. Le SSW est le résultat de la dynamique de l'atmosphère : dans des contextes bien spécifiques, certaines ondes atmosphériques très énergétiques se propagent verticalement et leur énergie est absorbée en haute altitude. Le lieu où le VP ira s'installer est variable et la dynamique en jeu est complexe. Les nouvelles font vendre et elles ont un impact politique. Dans leur sélection et leur diffusion, il y a une intention qui n'est pas nécessairement de renseigner les gens en tout objectivité. Lorsqu'on les écoute, il faut le faire avec un oeil critique... si je peux dire.