Wave

Bien malin celui ou celle qui prédira correctement ce que nous recevrons au final. Je vois bien les profils verticaux de température postés plus haut. Mais s'il neige abondamment et s'il y a un fort brassage vertical, c'est-à-dire beaucoup de turbulence, comme on l'observe actuellement avec les fortes bourrasques de vent, la température sous le niveau de 850 HPa risque bien de descendre à zéro là où l'intrusion d'air doux nous fait prédire du verglas ou de la pluie. Or, ce n'est pas le brassage vertical qui devrait manquer cet après midi avec le passage de la première onde, ni demain quand le centre dépressionnaire passera tout en s'intensifiant.

Je suis entièrement d'accord. Les veilles météo, c'est bon pour l'Ontario, mais pas pour le Québec! Je suis d'accord aussi avec ceux qui disent que les "bulletins météo spéciaux" ne sont pas assez évidents à trouver. Ça fait quinze ans que je vais sur le site d'EC et je viens de les trouver. Ils ne sont pas cachés, mais pas assez mis en évidence.

Ça se peut que de gros orages se développent demain soir sur l'est du lac Ontario (?) Je dis ça d'après l'intensité des précipitations qu'il y aura là selon le NAM. Sur cette passe du NAM comparativement à la précédente, l'énergie de l'onde finale se déploie dans la convection plus loin au large de la côte US, ce qui explique peut-être les précipitations moins abondantes dans la vallée du St-Laurent. Voici l'animation : http://www.meteo.psu.edu/~gadomski/NAMSFC4_6z/ploop.html

Pour sa beauté, il faut voir et revoir cette animation : http://www.meteo.psu.edu/~gadomski/NAMSFC4_6z/tloop.html

J'ai comme une envie de rejeter le Gem. On l'appellera la tempête des Appalaches du vendredi 13 de Dave , parce qu'il aura été le seul à bien prédire sa trajectoire plusieurs jours d'avance. Je m'avance un peu...

Les unités sont les dixièmes de pouces, il me semble.

Par ailleurs, le NAM pourrait actuellement être le meilleur modèle, parce qu'il prévoit beaucoup de précipitations sur les contreforts des Appalaches, aussi il voit bien la subsidence en aval, puis une reprise des précipitations le long de la vallée du St-Laurent, avec un front statique qui s'y installe, le nordet accomplissant le travail de maintenir l'air doux au sud de la vallée, puis on voit le dernier centre dépressionnaire glisser le long du front statique, vers la Gaspésie. C'est un scénario que j'aime et qui se tient... pourvu que le centre suive cette trajectoire! *** La situation actuelle me rappelle un certain hiver, il y a quatre ans... Il faut voir et revoir cette animation, c'est allucinant ! http://www.meteo.psu.edu/~gadomski/NAMSFC4_0z/ploop.html

Je lance une hypothèse, comme ça... Supposons que l'eau du Gulf Stream soit plus chaude que ce qui est supposé dans les modèles, alors ça pourrait faire un développement explosif sur la côte, ce que ne voient pas actuellement les modèles. C'est juste une hypothèse.

Oui et le SPENA n'est pas tellement plus encourageant...

Juste pour vous faire saliver, il faut aller voir le GFS 00Z (de ce mercredi soir) à 288h...

Salut Bouboule, Il faut savoir que ce que nous ressentons (à part quand on est dans un sauna de vapeur) est beaucoup plus relié à l'humidité relative qu'au contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère, car l'humidité relative détermine le taux d'évaporation à la surface de la peau et cette évaporation est (avec la différence de température entre l'air et la peau) ce qui abaisse la température de la peau. Il est vrai qu'on ne retrouve pas d'humidité relative élevée lorsqu'il fait -20 et c'est parce qu'une telle température ne se produit qu'en présence d'une masse d'air continentale (arctique) et d'un anticyclone. Par contre une humidité relative élevée à -10 Celcius, ça se produit régulièrement à Montréal, à cause du trafic routier et parce que nous sommes situés près du fleuve et relativement près de la trajectoire des systèmes météo.

J'abonde dans le même sens que Réjean : quand il fait froid, une humidité relative élevée devient rapidement inconfortable. Je ne parle pas ici de théorie mais bien d'expérience ressentie. Et ça s'explique : si l'air est à peu près saturé, alors il y aura davantage de gouttelettes d'eau en suspension, voir des cristaux de glace. En se déposant sur la peau, ils en abaissent la température de façon sensible. Or ces gouttelettes et cristaux traversent facilement les vêtements qui ne sont pas imperméables. À Montréal l'hiver, le froid est souvent plus mordant qu'en Abitibi, même si c'est plus chaud au thermomètre. En effet, c'est habituellement nettement plus humide à Montréal à cause de la circulation automobile, qui soulève dans les airs des nuages de gouttelettes dès que la chaussée est mouillée. À ceux qui ne me croient pas, venez passer quelques jours cet hivers au centre-ville...

Je pense que ça vient du NAM. Une aberration peut-être ?

Le GFS est chaud à 850 HPa au milieu de l'évènement, c'est-à-dire dans la période où que les précipitations seraient faibles. Puis il se refroidit et c'est là que le plus gros des précipitations tombe. À Montréal, ce n'est pas abondant, mais vers Québec et Charlevoix, ça l'est selon lui. Le Gemreg non plus ne voit pas de précipitations abondantes pour Montréal. À 00Z, le NAM semble faire cavalier seul.

Je vois que tu te mouilles pas trop, Réjean : tu es l'objectivité en personne. À combien évalue-tu les chances que nous atteignions les critères de tempête hivernale demain (en après-midi) à Montréal ? Parce que je suis perplexe : je pense que le NAM voit peut-être relativement juste.

Bon, parles-moi de ça Dave !!!

Je suis d'accord avec ton analyse Réjean, mais est-ce que ça répond vraiment à ma question ? Si je comprends bien, en ce qui concerne demain, tu ne donnes pas crédit au NAM (qui prévoit bien que le système va se rendre jusqu'ici avec des précipitations abondantes) ?

Habituellement, quand le NAM n'est pas supporté par le GFS ou le Gem, sa prévision est dans le champ. On a observé ça en long et en large dans le passé, mais ce n'est pas une garantie pour l'avenir...

Oui il y en a une et on le voit dans les modèles. Il n'y a pas de certitude pour l'instant quant à la pluie ou aux mélanges à Montréal et vers Québec, juste des risques élevés, surtout vendredi. Si on se réfère au fameux hiver 2007-2008, Montréal avait reçu beaucoup de grésil et de verglas, mais aussi beaucoup de neige. À chacune de ces tempêtes, le NAO virait négatif pour un ou deux jours. Bref, on ne peut pas conclure sur cette base.

Une question comme ça : est-ce qu'on n'est pas en train de passer à côté de la traque pour demain ? Je veux dire : EC ne parle pas de neige abondante à Montréal et personne ici ne nous en prévoit, or nous pourrions avoir des surprises et rater la première prévision de tempête. Qu'en pensez-vous ?

On a beaucoup parlé du type de précipitation pour demain et pour vendredi, mais que pensez-vous des accumulations de neige et grésil demain à Montréal ? Le NAM y va pas mal fort, mais les autres modèles sont plus modestes. L'écart peut s'expliquer par l'onde courte à 500 HPa associée au développement côtier, qui est plus intense et nous touche plus directement selon le NAM. La solution du NAM est-elle vraisemblable selon vous ? Et à quelles accumulations devrait-on s'attendre ?

En résumé (pour le sud du Québec) : Il s'agit d'un système complexe qui va générer plusieurs centres dépressionnaires. L'advection d'air doux sur nos secteurs dépend de l'intensité du centre principal qui stagnera près du lac Huron. Le Gemreg prévoit un centre plus intense sur le lac Huron (que ce que prévoit le ECMWF). Le Gemreg nous prévoit de la pluie sur Montréal, tandis que les NAM et GFS s'enlignent sur lui. Dans ce genre de situation, le Gemreg performe habituellement plutôt bien. En bref, même si l'ECMWF a capturé l'idée générale avant les autres, j'opte pour la solution du Gemreg, car il prévoit un centre plus fort sur le Lac Huron, donc plus de chaleur ici. Dans ce genre de situation, c'est habituellement ce qu'on observe et le Gemreg le prévoit plutôt bien. Conclusion, je pense bien que nous aurons de la pluie ou du verglas en quantité vendredi à Montréal. Cependant, c'est loin d'être une certitude. Voici le lien vers l'animation du Gemreg : http://collaboration.cmc.ec.gc.ca/cmc/cmdn/pcpn_type/pcpn_type_gem_reg.html

Pour ceux qui aimeraient savoir, ça veut juste dire que les différents modèles et les différentes passes des mêmes modèles varient beaucoup, de sorte qu'on ne sait pas ce qui va sortir de ce système météo. Par définition, on dit d'un système qu'il est chaotique lorsque des conditions initiales légèrement différentes donnent un résultat complètement différent. C'est vrai que les systèmes météo sont chaotiques par nature, mais ils le sont à des degrés variables. Les prévisionnistes de la NOOA insistent ici sur le fait que ce système l'est davantage que les autres. Quant à l'expression "système non linéaire", c'est un synonyme de "système chaotique" et je suppose qu'on l'emploie pour insister sur l'idée que les termes non linéaires des équations (équations du mouvement et équation thermodynamique) deviennent particulièrement importants. Il s'agit des termes d'advection (par exemple le transport de la température et de l'humidité par le vent moyen), le transport turbulent (le transport par brassage) et le dégagement de chaleur latente (lorsque la vapeur d'eau se condense). Ces termes sont responsables de la nature chaotique des systèmes météo. C'est en introduisant régulièrement un vocabulaire qui peut paraître étrange à priori que ce vocabulaire finit par s'imposer...sous certaines conditions...

Salut Michel, Merci pour l'explication, ça éclaire ma lanterne.

La tendance présentée par le GFS depuis hier semble se confirmer avec les ECMWF et Gemglb de ce matin : l'onde qui passe au sud devance celle au nord et la mise en phase est moins réussie. Les risques de pluie sont à la baisse. Le système est encore là, mais beaucoup moins vigoureux dans le cas de l'Euro. Il semble que les dernières données d'observation font une différence significative. Va-t-on voir disparaître ce système ? Quoi qu'il en soit, bonne fin de journée tout le monde!