Wave

Tu diras pu ça rendu à jeudi, après deux ou trois journées consécutives de temps très doux et pluvieux... Pour Montréal, je pense que Brett est dans le mile. Et il faut lui donner crédit pour la dernière pseudo-tempête qui, soit dit en passant, n'a pas si bien que ça été prévue par le fameux GFS : à défaut de jouer au yo-yo comme le NAM, le GFS l'a tassé toujours plus au sud-est, pour finalement rejoindre le Gemglb, qui fut de loin le meilleur modèle pour ce système.

En effet, Regg. Mais il faudrait vraiment être très critique. :P Car certains scénarios montrent bel et bien une deuxième dépression qui se formera sur la côte et absorbera celle sur le lac Ontario, comme le mentionne la NOOA dans son avertissement de tempête hivernale (voir le lien un peu plus haut). Par ailleurs et comme tu sais (bien entendu, je mentionne ceci pour satisfaire la soif de savoir de nos lecteurs), il y a une distinction à faire entre un centre dépressionnaire et un creux dépressionnaire : un creux est généralement allongé, tandis qu'un centre est un minimum local de pression, noté par un "L".

Bonjour HailStorm et bonjour la planète, J'aimerais profiter de l'occasion pour parler de ce bloquage des dépressions exercé par l'anticyclone de l'Atlantique. On en parle régulièrement sur ce forum. L'idée répendue - et même propagée par certains météorologues - selon laquelle l'anticyclone de l'Atlantique "bloque" le mouvement vers l'est des dépressions situées sur le sud des É.U. et les force à remonter vers le nord, est une belle image qui a peu à voir avec la dynamique réelle de l'atmosphère. En effet, ce qui gouverne la trajectoire des dépressions, c'est principalement le vent en altitude, comme vous savez. L'anticlyclone de l'Atlantique, favorisant le réchauffement de la troposphère sur l'est du continent, à cause des vents du secteur sud, contribue à infléchir vers le nord les vents d'ouest en altitude, tout comme y contribue la dépression sur son flanc est. En fait, les vents du secteur sud sont d'autant plus forts que la dépression et l'anticyclone sont intenses, car alors les isobares sont davantages reserrés (les vents sont proportionnels au gradient de pression). Mais il faut aussi tenir compte de ce qui se passe sur le centre et l'ouest du continent. En effet, pour que les vents en altitude prennent une orientation du sud-ouest vers le nord-est, il faut qu'il y ait une masse d'air froide qui plonge vers le sud sur l'ouest du continent. Et c'est exactement ce que nous voyons sur les cartes du GFS et du Gemglb de lundi à mercredi (voyez la carte ci-haut). Tout ceci est relativement évident. Cependant, ce qui est moins évident, c'est que les anticyclone et dépressions évoluent de concert et en harmonie, c'est-à-dire que l'atmosphère est un tout interdépendant, dans lequel les différentes parties s'influencent mutuellement. Les dépressions et anticyclones sont des ondes qui se propagent, s'amplifient ou s'atténuent selon leur configuration et celle des masses d'air chaudes et froides. Ainsi, vous remarquerez qu'il est fréquent de voir en hiver sur l'Amérique du Nord deux ou trois intenses dépressions séparées par un ou deux anticyclones (ou crêtes anticycloniques) intenses. En conclusion, il faut cesser d'accuser l'anticyclone de l'Atlantique, pour au moins trois raisons : 1- Il n'est pas le seul responsable de la montée vers le nord des dépressions. 2- Il n'agit pas vraiment en "bloquant" les dépressions vers l'est. 3- Il est inapte à tout procès ! Au fond, l'anticyclone de l'Atlantique est le bouc émissaire tout désigné. Mais, comme tout le monde, il fait bien son possible dans la vie, aliéné (ou conditionné) qu'il est par son passé et son environnement ! *** En passant, j'ai abandonné l'espoir de devenir météorologue, mais je ne désespère pas de devenir écrivain !

Pour une fois, une carte d'ACW en accord avec le GFS ! Ben oui, on ne peut que donner son accord... mais, étant donné les variations locales du GFS sur ce système entre les runs successives, il faut quand même ne pas trop prendre au pied de la lettre les contours précis de la zone de neige abondante, à deux jours de l'événement...

En tk, la pluie semble assurée pour lundi... et très probable, même très probablement abondante, pour mercredi. C'est pas le genre de semaine de relâche que je souhaite !

Téteux, téteux !! Pierre, ton explication est très intéressante et semble rigoureuse, mais du point de vue des skieurs, des déneigeurs et des pelleteurs, c'est davantage le poids de neige qui compte que son épaisseur... quoique skier dans la poudreuse, c'est pas déplaisant ! Par ailleurs, avez-vous remarqué tout le monde à quel point ce système est prévu (tant par le GFS, le NAM et la Gemglb) de se développer rapidement en atteingant la côte ! Il s'agit d'un développement explosif qui va amener une forte tempête sur les maritimes et une partie de l'est du Québec. Le GFS 00Z prévoit même 15-20 mm à Sherbrook, 15 mm à Québec et davantage vers l'est, avec des vents forts. (Les quantités sont en équivalent eau). Sur Gaspé, c'est plus de 50 cm de neige que le GFS 00Z prévoit (en fait, environ 50 mm d'éq.eau), avec des vents violents. Je ne doute pas que Mizar, lui, ait remarqué, car ce serait une méga tempête... de mélanges pour le sud du N.B.

Pour les 4-5 mars, le Gemglb d'hier soir (mardi 00Z) voit 60 cm à Montréal et environ 70 cm à Québec, soit dit en passant, juste comme ça (en prenant 1 mm d'eau = 1 cm de neige). On voit ça sur les prévisions d'ensemble d'E.C. Évidemment, ce n'est pas très sérieux, car c'est trop loin. D'ailleurs, pour la plupart, les différents scénarios ne voient pas cette tempête. Cependant, on voit dans les prévisions d'ensemble d'E.C. que les risques de tempêtes pour les deux prochaines semaines sont inhabituellement élevés.

Le NAM 00Z est sorti : il coupe les accumulations. À Montréal, c'est environ 15 cm. Au Québec, les accumulations les plus importantes sont le long de la frontière avec les U.S., comme prédit par Environnement Canada.

Le GFS s'était bien trompé (comme tous les modèles disponibles) pour la tempête du 3 décembre à Québec : il prévoyait entre 5 et 20 cm et vous en avez eu 40 cm.

Dans le court terme (moins de 48h), le meilleur pari était habituellement à mi-chemin entre le GFS et le NAM, il me semble.

Stefano, c'est où Nicolet ? Rive-sud de Trois-Rivières, à 15 min de route de Trois-Rivières Ah, je vois... peut-être la région où les quantités prévues varient le plus d'un modèle à l'autre et d'une run à la suivante. C'est vraiment "borderline" !

En effet. Compte-tenu des incertitudes, c'est entre 15 et 40 cm pour Coaticook. Plus probablement entre 20 et 30 cm.

Stefano, c'est où Nicolet ?

Bien dit !! Mais la prévision de Brett Anderson est plutôt conservatrice.

La définition de blizzard pour la NOOA et pour EC n'est pas la même, mais ça me semble exagéré quand même. Le NAM 18Z est sorti. Selon lui, ce serait 25 cm à Montréal et 35 à 40 cm en Estrie et en Beauce !! Les accumulations diminuent rapidement vers Trois-Rivières et plus au nord.

En effet Stefano, le passage de la dépression près des Grands Lacs est le moment critique. Un p'tit peu plus au nord-ouest et elle en profite et se développe davantage au nord-ouest. Un p'tit peu plus au sud-est et elle se développe davantage vers la côte. Dans le premier cas, la vallée du St-Laurent se retrouve sous la neige abondante. Dans le second cas, les précipitations abondantes sont à 100 ou 200 km (voir davantage) au sud-est du St-Laurent. Les modèles favorisent le deuxième scénario.

Ça doit être parce qu'elle n'a pas été faite par le même météorologue d'ACW !

Ce qui est honnête, c'est de dire que plusieurs scénarios sont possibles selon les données disponibles. Lorsque ACW fait une prévision différente par météorologue, il serait préférable qu'ils s'entendent et affichent simultanément les divers scénarios envisagés, plutôt que de prétendre détenir une vérité unique. Ce qui dit Dann17 va dans ce sens et j'approuve.

Avec la trajectoire actuellement prévue, j'irais plutôt avec un 25 à 40 cm pour le Nouveau-Brunswick.

Oui et, justement, le GFS 00Z développe le système plus loin des Grands Lacs et plus près de la côte, comme le NAM 00Z, ce qui donne raison au Gemglb... pour l'instant.

En effet, je ne serais pas surpris que ce système nous réserve cette surprise ! Cependant, à l'heure actuelle, cette éventualité semble moins probable... alors la surprise serait davantage surprenante.

56r, si la dépression passe plus loin à l'est des Grands Lacs (par exemple le long de la côte), alors il n'y aura rien pour supporter des précipitations abondantes le long de la vallée du St-Laurent : aucune forte advection de tourbillon à 500 HPa et aucun creux important sur nos secteurs. Alors, il y aurait bien 35 cm de neige... au Nouveau Brunswick, oui, mais pas ici. ...d'ailleurs, le NAM 00Z réduit les accumulations le long du St-Laurent et il se trouve que, justement, il développe rapidement un second centre sur la côte. Dans ce genre de situation, c'est la compétition entre les deux centres qui détermine les zones de précipitations abondantes.

Comment savoir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas ? Les sorties de modèles sont nos meilleurs indices. Et, si je ne me trompe pas, le NAM 18Z y allait avec 40 cm sur Montréal. Même s'il est moins fiable que le GFS, il ne faut pas rejeter catégoriquement toutes ses solutions. Lors de la tempête du 3 février dernier, le NAM a été le premier modèle à présenter les accumulations importantes que nous avons reçues (50 mm et plus). Et quel serait la meilleure configuration pour amener plus de neige dans la vallée du St-Laurent ? Sans doute celle du NAM 18Z, avec un creux à 500 HPa qui tend à s'incurver vers le sud-est lors du passage de la dépression au sud du lac Érié, ce qui favorise le développement des précipitations le long de la vallée du St-Laurent. À l'heure actuelle, cette solution n'est pas à écarter.

Stefano, as-tu affiché le 26 février ?

J'avoue bien humblement que non...