Wave

Merci Pierre ! Très intéressant. Et bon matin tout-le-monde! Aurions-nous pu anticiper la meilleure performance des modèles à haute résolution ? Il me semble que oui, étant donné que nous pouvions constater un écart systématique entre les GFS et ECMWF par rapport à leur ensemble respectif depuis plusieurs passes. En effet, il y avait un biais flagrant vers l'est dans les ensembles. Or, leur résolution est sans doute moins grande, de façon à accélérer les calculs (à vérifier). Selon moi, il y avait lieu de croire que la configuration de ce système à 48 heures d'échéance (et davantage) allait nettement favoriser la performance des modèles à haute résolution. Bien entendu, les résultats observés dans les précipitations ne sont pas une démonstration de ce que j'avance, mais c'est seulement un indice de plus qui va en ce sens.

Bon, merci Éric d'avoir si bien ouvert la porte à la discussion! Les GFS et ECMWF 12Z s'accordent actuellement pour nous amener une tempête autour des 26-27 février. Dans les deux cas, ce serait une trajectoire côtière. Le GDPS va aussi dans le sens d'une chute de neige significative. Pour le GFS, c'est 40 cm sur plus de 48 heures à Montréal et 45+ cm sur moins de 48 heures à Québec. De plus, les vents et la poudrerie seraient de la partie. En Estrie, ce serait des mélanges, mais aussi des accumulations de neige importantes. Le GDPS est plus conservateur, avec des accumulations entre 10 et 20 cm à Montréal et à Québec. Je n'ai pas vu les accumulations de l'euro, mais sa trajectoire semble à peu près optimale en ce moment pour le sud, le centre et une bonne partie de l'est du Québec. Évidemment, 8 à 10 jours d'échéance c'est très loin en météo, alors on ne sera pas surpris de voir les ensembles appuyer ce scénario avec moins de conviction, comme c'est le cas. Il est trop tôt pour avoir la moindre certitude sur ce qui arrivera ou n'arrivera pas, mais c'est à suivre!

Cool! Moi aussi ça m'intéresse!!

Là, ça va faire les enfantillages...

À Montréal, il pleut il pleut Bergère... Malgré l'écho radar qui faiblit, ça tombe toujours fort. Un temps de plouk.

Belle carte! J'aimerais bien un tundersnow! Sur ce, bonne nuit et bonne tempête! Je vous souhaite à tous d'être du bon côté de la force!

Oui, c'est bien l'entrée de cette tempête qui est le problème. Je suis bien d'accord avec toi, Erick : je serais surpris que Montréal évite le verglas. Mais pour les Laurentides c'est autre chose, du moins en ce qui concerne les quantités. Peut-être aussi que les modèles sous-estiment le grésil et surestiment le verglas, pour les Laurentides et Montréal. Je ne crois pas à rien de radical, mais j'ai hâte de voir. C'est pour ça que je suggère que le nordet pourrait faire une différence, pas seulement dans le type de précipitations, mais aussi dans la dynamique du système.

Toujours un plaisir, Erick!

Cool, c'est bon à savoir, merci Éric! Et les 130 niveaux du ECMWF, ouf! ça c'est du calcul!! Grosse différence avec les autres.

S'il y a une chose qui peut faire la différence ici, c'est la vitesse de déplacement du système. D'ailleurs, on le voit entre les prévisions de ce matin et celles de cet après-midi : le système serait plus rapide que ce qui était auparavant prévu, de sorte que l'air chaud monte un peu moins au nord et de sorte que le centre passe un peu plus à l'est. Pour le reste, la constance des ECMWF et GFS, de même que leur historique, sont le gage d'une dynamique et d'une physique relativement bien modélisées. En ce qui concerne la possibilité (non mentionnée) d'une surprise qui nous viendrait de la côte, la raison pour laquelle les ensembles l'ont presque éliminée, c'est probablement la force de l'anticyclone sur l'Atlantique, qui s'oppose au creusement de la pression dans cette direction, ce qui ressert davantage les isobares et favorise le flux du sud à 850 hPa à l'est des Grands-Lacs jusqu'à nos secteurs, déviant le front chaud et la tempête vers le nord. Ceci dit, j'ai hâte de voir comment le système va réagir à l'écoulement du nord-est dans la vallée du St-Laurent depuis l'estuaire.

Bonjour Erol et Erick, Dans un modèle météo, toute la dynamique qui concerne les phénomènes qui font intervenir une échelle de distances inférieure à la distance entre les points de grille sont modélisés approximativement, de façon statistique. En gros, les phénomènes turbulents sont considérés dans leurs moyennes, puisqu'on ne peut pas les modéliser dans leurs détails. C'est ce qu'on appelle la physique du modèle, par opposition à la dynamique des phénomènes de plus grande échelle. La physique d'un modèle se base sur des relations empiriques et sur des hypothèses simplificatrices sophistiquées, il s'agit d'une modélisation relativement complexe, dans laquelle les erreurs, les simplifications abusives et les approximations exagérées sont difficiles à repérer. Quand il y a surchauffe dans le bas de l'atmosphère, ou trop de précipitations, c'est presque certainement cette physique qui est en jeu. Dans le cas du REG, je suis convaincu que si on connaissait la cause de ses biais au niveau de la physique du modèle, son code serait rapidement corrigé. Il y a une marge entre constater les biais d'un modèle et en connaître les causes précises. C'est certain que chez EC on n'a pas le budget qu'ils ont en Europe relativement à l'ECMWF pour se pencher sur le problème et le résoudre.

Youpi !

Peut-être une question de résolution ? Leur maille est probablement moins fine. À ce stade-ci, je leur accorde presque aucune importance. Pour moi, seuls importent vraiment le GFS et l'euro. Je regarde quand même les ensemble du coin de l'oeil, juste au cas.

Toute la circulation générale est influencée par El Nino. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas eu de tempête ce jour là à cet endroit sans El Nino, mais ça n'aurait certainement pas été la même. Dû au "split flow" sur l'Ouest des USA causé par El Nino et à la convergence des courant jet sur l'est, ce genre d'événement était plus probable cette année que certaines autres années. El Nino a été un facteur déclencheur important parmi d'autres. Comme l'atmosphère est un fluide turbulent, le hasard a certainement aussi eu son rôle à jouer.

Oui, la plateforme est émoticoune-sensible... Ce système me rappelle que j'ai une tête... ouch! M'a prendre une 'tite lénole...

Ah OK. Même si ça se produit (peut-être, peut-être pas), je me suis parjuré deux fois depuis. C'est à en perdre la boule, ce système!

Bonsoir Dave et Erick, ils disent quoi les GFS et Euro parallèles ?

Le GFS montre ce qu'environ le tiers du SPENA (surtout provenant du GEM) montrait hier et encore aujourd'hui : plusieurs petits systèmes au lieu d'un seul gros. Les GDPS et autres GEM ne sont pas si mauvais, après tout. Ce système est complexe et peut - à l'heure actuelle - nous réserver n'importe quoi. C'est encore dans 4 jours et tout dépendra comment se répartira l'énergie, dans quel milieu elle arrivera, de quoi seront faites les interactions et quel sera le timing entre les principales ondes. Et si rien de gros ne sort pour nous, ça ne sera pas vraiment une surprise, cet hiver. Ce système me rappel un système similaire - lui aussi au mois de février - il y a environ 5 ans. À 96 h de l'événement, le système - qui semblait assuré - est pratiquement disparu des cartes. Joe Bastardi, qui nous promettait une tempête, avait perdu la face... J'ai hâte de voir l'euro...

Salut Éric, Non, aucun ouragan sur l'Atlantique le 6 février 2016. Cependant, une intense tempête s'est formée ce jour là entre les Caroline et les Bahamas. Il s'agit d'un développement explosif : la pression a chuté de 24 mb en 24 heures (passant de 2018 à 994 mb environ) à l'approche d'un intense système en altitude. C'est cette tempête qui a amené deux jours plus tard de la neige abondante et même du blizzard sur la Nouvelle Écosse et le sud du Nouveau Brunswick. Si je me fie aux cartes des prévisions météo du 5 février (cartes du SPENA), les vents moyens étaient prévus entre 20 et 50 km/h seulement sur les Bahamas ce jour là. Cependant, il y a un trou de 24 heures entre les cartes que j'ai vues. D'ailleurs, les rafales provoquées par l'instabilité associée au développement explosif devaient être fortes et fréquentes, car c'est typique d'un développement explosif.

Peut-être que la NOAA y va avec la moyenne de l'ensemble associé à l'euro ? Cette moyenne est plus stable que l'euro et ressemble pas mal à ce que montre la NOAA. Ou bien c'est la moyenne de l'ensemble associé au GFS ?

Bon matin, Tom. J'aimerais en être aussi sûr que toi...

Bon matin, Dave ! Je n'y ai pas accès, mais je vois ce que tu veux dire : température à 850 hPa, configuration des isobares et trajectoire du système, tout y est pour un événement important de verglas selon cette passe de l'euro, pour le sud du Québec, incluant possiblement Montréal.

Bonsoir, Erick, en définitive, ta comparaison avec le système du 17 me semble très appropriée. En effet, les deux systèmes suivent une vague de froid et remontent à l'ouest de l'intense anticyclone descendu du nord-ouest et associé à la vague de froid. Dans les deux cas, il y a un creux barométrique quasi stationnaire (observé ou prévu) entre les GL et la Baie d'Hudson qui retardera l'arrivée de l'air froid. Pour ce système, après avoir regardé tous les modèles, je dirais que la trajectoire la plus probable est vers le nord, en passant par Montréal. La cas échéant, ce serait des mélanges et de la pluie près du centre et à l'est, tandis qu'Ottawa aura une bonne bordée. (C'est comme ça que je vois les choses actuellement, sous toutes réserves. Mais ça vaut ce que ça vaut, ce n'est que mon feeling). Ça ressemblerait beaucoup au GFS 18Z.

L'euro fait peur et avec raison. Il faut s'attendre à une trajectoire quelque part entre celle de l'euro et celle du GDPS. Ça veut dire que Montréal et Québec seront presque certainement dans la flotte. En tk, ceux qui se retrouveront dans la zone de neige seront chanceux et choyés (pour ceux qui aiment ça).

Bien entendu, c'est 9 C sous zéro. C'est terriblement froid pour les petites personnes fragiles qui préfèrent passer leurs hivers dans le sud, sur la plage.